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Ah comme c’est triste !

Ganshinke
顔真卿, un haut-fonctionnaire modèle

Ce blog qui aime toujours vous surprendre a l’intention de vous présenter dans ce post le fonctionnaire Ganshinke 顔真卿 (ou Yan Zhenqing) un fonctionnaire plus-loyal-on-ne-fait-pas-mieux de la dynastie Tang. Ce n’est pas au Japon, ce n’est pas une femme, ce n’est pas un poète et pourtant… c’est un modèle que l’on admire beaucoup ici.

Car Ganshinke (702-785) était un type vraiment très brillant, vous savez ! Dès son plus jeune âge, il a empilé tout un tas de diplômes et semblait promis à une belle carrière dans l’administration. C’était aussi un fonctionnaire sacrément bien droit dans ses bottes ! Si ce genre de personnage plaisait au petit peuple, dans les coulisses du pouvoir c’était bien différent. Dans l’empire chinois décadent et croulant sous la corruption, la rectitude et le franc-parler n’étaient pas considérés comme des qualités dignes d’un haut fonctionnaire. Elles lui voudront d’être nommé gouverneur d’une petite province très très éloignée de la cour impériale.

A peine une ou deux années passent dans cette petite province et se produit alors un événement important pour l’histoire de la Chine car il mènera à la chute de la dynastie Tang. En 755, le général An Lushan se révolte. Son grief ? Ce n’est pas qu’il ait quelque chose à reprocher directement à l’Empereur d’autant qu’il entretient de très bonnes relations avec la concubine de ce dernier dont il est devenu le fils adoptif ; c’est surtout que le général n’arrive pas à s’entendre avec le premier chancelier. En levant son armée, il cherche tout simplement à débarrasser l’empire de ce misérable individu corrompu. Et il prend vite l’avantage car, face à lui, il y a une armée impériale en pleine décadence qui a bien peine à défendre ses territoires. Par ailleurs, il est malin et traite tous les gouverneurs impériaux avec grand respect en leur assurant l’amnistie en cas de reddition.

Pour notre grand modèle de rectitude, un tel compromis serait bien sûr une véritable infamie ! Ganshinke organise la défense de sa propre province et s’allie à son cousin Gankoukei, lui-même gouverneur d’une autre province, pour attaquer les rebelles et les combattre… jusqu’à la mort s’il le faut ! Les deux Gan « 顔 » tiennent tête au général et deviennent l’emblème d’une loyauté sans faille à l’Empereur alors que cette qualité se fait si rare à l’époque. Ganshinke prend du galon, il est rappelé à la cour impériale et va jusqu’à obtenir le poste de Ministre de la Justice… puis le reperd aussitôt car son acharnement à dénoncer systématiquement la corruption de ses pairs en énerve bien plus d’un, notamment le fameux grand chancelier.

Il en est ainsi pour notre grand modèle, c’est comme une fatalité, il ne peut s’empêcher d’être incorruptible. S’agissait-il d’une caractéristique de son ADN ? Dans la grande famille Gan « 顔 » où l’on devient traditionnellement haut-fonctionnaire au service de l’Empereur, on fait preuve d’honnêteté et de droiture jusqu’au bout. Ainsi, quand le frère et le neveu de Ganshinke tombent aux mains du général rebelle, même sous la plus ignoble des séances de torture, ils ne céderont pas. Qu’on leur casse les os ou qu’on leur coupe la langue : la rébellion du général restera acte de traîtrise et rien d’autre ! Ils seront finalement exécutés.

triste
« Ah comme c’est triste »

Lorsque notre ex-ministre revenu au bas de l’échelle de la fonction publique apprend la mort de son oncle et de son neveu, il n’est que colère, indignation et tristesse ! C’est ainsi qu’il prend son pinceau et qu’il tente de rédiger une éloge funèbre digne des deux martyres. En terme de résultat, c’est une belle éloge gravée sur la stèle familiale mais aussi et surtout… le brouillon de cette oeuvre est devenu un très célèbre modèle de calligraphie permettant, entre autre, d’apprendre le style semi-cursif Gyosho. Et oui, c’est là où ce blog voulait en venir, il vous a bien eu, non ?

GanShinke_Stele
Un extrait un peu lourd de Kaisho

Chose amusante, Ganshinke est un calligraphe chinois très renommé mais la première fois que j’ai vu ses caractères, je n’ai vraiment pas aimé et j’ai pensé que c’était une belle tromperie ! Je trouve son style en script (non-cursif) Kaisho trop lourd et trop compact. Je me suis dit alors que c’est bien d’être dans la rectitude en permanence mais point trop n’en faut. C’est un peu trop rigide et… barbant comme peuvent être les gens qui n’arrêtent pas de faire tout le temps la morale à tout le monde ! Mais je reconnais que cela relève d’un problème de goût personnel aussi.

Gyosho
Un extrait du Gyosho de Ganshinke

En donnant un peu plus de vitesse à son pinceau pour écrire un simple brouillon sans vraiment s’appliquer, les caractères de Ganshinke se sont révélés de bien plus belle manière. Peut être est-ce aussi sous le coup de cette grande tristesse qu’ils se sont déliés ? En tout cas, avec un tracé moins travaillé, ses caractères gagnent en souplesse et en légèreté tout en gardant la composition quasi-parfaite du Kaisho. Pour ceux qui ne pratiquent pas, sachez que c’est quelque chose de très difficile à conserver quand on prend de la vitesse en écrivant et que c’est une preuve irréfutable que vous maîtrisez parfaitement le pinceau.

L’histoire de notre modèle de fonctionnaire se termine tragiquement… vous vous en seriez doutés, n’est-ce pas ? En 785, le grand chancelier (rancunier) envoie Ganshinke négocier une trêve avec le général. Autant dire que c’était l’équivalent d’une mise à mort ! Evidemment, Ganshinke n’a pas faillit à sa réputation : il a fait preuve de grande bravoure et n’a pas plié devant le général qui exigeait sa reddition. Evidemment, il a été fait prisonnier et a fini par être exécuté.

Sa mort a provoqué un grand émoi, auprès du peuple et auprès de l’Empereur également ; de grandes cérémonies ont été organisées pour son deuil.

Des petites fleurs que l'on offre à notre fonctionnaire incorruptible.
Des petites fleurs que l’on offre à notre fonctionnaire incorruptible.

Dans ce blog on l’on aime les petites fleurs mais pas les histoires qui finissent trop mal, on est convaincu aussi qu’à son arrivée, Ganshinke sera rentré au paradis des calligraphes par la grande porte et sans qu’on ne lui ai posé aucune question.

Il aura aussi reçu tous les honneurs à titre posthume dont celui de devenir un incontournable en calligraphie même à notre époque d’aujourd’hui.

Fin de l’histoire.

Le secret de la beauté japonaise est ici.

Alors attention !!! Ce blog est prêt à vous en mettre plein la vue avec le post d’aujourd’hui !!!

Des petites fleurs (rhododendron japonais) bien roses comme je les aime !
Des petites fleurs (rhododendron japonais) bien roses comme je les aime !

Mesdames, Mesdemoiselles, vous qui aimeriez tant avoir une peau de pêche, des beaux cheveux noirs et épais qui tiennent si bien la longueur et des yeux en profil d’amande pour faire tourner la tête des hommes ? Pas de problème, dans ce blog on trouve la solution à tous vos problèmes, pour le cas présent, je vous conseille d’aller faire un tour au sanctuaire 河合神社, le temple des Bi-jin (美  人) qui se situe juste à côté du Shimogamo-jinja.

Le temple des Bijin ou de son vrai nom 河合神社 (Kawaijinja)
Le temple des Bijin ou de son vrai nom 河合神社 (Kawaijinja)

Que veut donc dire Bi-jin (美  人) me demanderez-vous ? C’est une très bonne question que vous faites bien de poser et pas seulement car cela me permet de dérouler le fil du post.

Regardons tout ça d’un peu plus près. Dans 美 人, il y a en première place notre ami le kanji Bi  » 美 », qui désigne la beauté mais attention, pas dans le petit sens un peu étroit de mignon ou joli, c’est dans le très grand sens d’esthétique.

Nous avons ensuite l’ami kanji hito « 人 » qui signifie homme / être humain. Par un phénomène curieux que ce blog n’arrivera pas à vous expliquer, le terme de Bi-jin devrait ne faire aucune préférence pour un sexe en particulier et pourtant… il ne s’applique généralement qu’aux femmes. Ce serait un équivalent de « bombasse » en gros.

Et dans ce blog, nous irons même plus loin que ça ! Si on décompose notre ami le kanji Bi, on découvre qu’il est constitué de deux autres connaissances : sur le bloc du haut, vous trouverez l’ami hitsuji « 羊 » qui signifie mouton, et sur le bloc du bas l’ami dai « 大 »  qui signifie grand. Pour les chinois de l’époque, rien n’était plus beau qu’un bon gros mouton bien gras qu’on allait vendre une fortune au marché du coin. Depuis cette époque, les standards de l’esthétisme ont changé, effectivement. On notera que ça a l’avantage de donner un fort bon moyen mnémotechnique pour retenir la composition de notre ami Bi, n’est-ce pas ?

Et ce n’est pas tout ! Quand on l’écrit au pinceau, notre ami Bi est sacrément élégant, vous ne trouvez pas ? Quel est donc son secret de beauté ??? Ce sera un avis qui n’engagera que ce blog mais nous trouvons ici que cela vient de sa belle forme féminine et élancée. Par exemple, si vous joignez les extrémités des traits horizontaux, regardez moi donc un peu la belle courbe que vous obtenez. On en rêve toutes d’une belle taille comme ça !

Un portrait de notre ami le kanji "BI"
Un portrait de notre ami le kanji « BI »

D’aucuns disent que cette courbe n’est pas seulement un standard d’esthétisme pour nos amis les kanji, plus généralement, ce serait une forme particulièrement agréable pour l’œil humain… expliquant ainsi ce mystérieux engouement international pour le Mont Fuji. Vous ne voyez pas le rapport ?

Dans ce blog où l’on aime la littérature japonaise aussi, on est très heureux de vous renvoyer à la lecture d’un de nos auteurs japonais fétiche : Dazai Osamu. Dans sa nouvelle sur les cent vues du Mont Fuji, petite merveille littéraire, il expose particulièrement bien la situation tout en donnant de l’eau à notre moulin. Selon Dazai, s’il est impossible d’établir des raisons objectives pour autant d’enthousiasme autour d’une aussi petite montagne (3776 m), il faudrait sûrement y voir le résultat d’une vaste escroquerie publicitaire qui s’est construite tout au long de l’histoire du Japon autour du point culminant de l’archipel ! Pour ne citer que son exemple fort parlant : sur les estampes de Hiroshige, l’angle de notre montagne atteint 85°, un angle totalement improbable qui nous donnerait Mont Fuji en forme de tour Eiffel… Selon les mesures officielles, l’angle réel se situe entre 124°, tout au plus 127°.

Effectivement, c’est un angle peu réaliste mais agréable à regarder pour preuve ci-dessous. Nos lecteurs maintenant avertis établiront le parallèle avec le profil de notre ami le kanji Bi… non ?

La plutôt "belle à regarder" escroquerie de Hiroshige
La plutôt « belle à regarder » escroquerie de Hiroshige

Dans ce blog où l’on aime bien avoir de grands principes, on vous dira que le secret pour bien écrire nos amis kanji réside essentiellement dans la question de trouver le bon angle, celui qui donnera le profil le plus attractif pour l’œil humain. Et le tour sera joué !

Pour en revenir à nos gros moutons et nos lectrices qui trépignent d’impatience depuis une bonne trentaine de ligne, la démarche à suivre pour devenir une Bijin :

Attention, prétendantes au titre de Bijin, avant tout, suivez scrupuleusement les instructions !
Attention, prétendantes au titre de Bijin, avant tout, suivez scrupuleusement les instructions !
  1. Se procurer la petite pièce en bois en forme de visage. Vous remarquerez qu’au dos de la pièce, vous trouvez les inscriptions « 美人になれますように » que l’on traduirait par « Pour que je puisse devenir une Bijin ». Dans ce blog, on se la pète beaucoup mais parfois on assure pas du tout, c’est vrai : on a complètement oublié de s’enquérir du prix, pardon pardon !!! Soyez rassurée tout de même, ce sera probablement moins cher qu’une liposuccion et toujours bien moins dangereux que des implants mammaires.
  2. Avec son nécessaire de maquillage (ou un simple crayon), personnalisez le visage de manière à ce qu’il vous ressemble dans les grands traits.
  3. Posez-le avec les autres et laissez faire les pros.

Les pros, ce sont les tenanciers de l’endroit qui adresseront de votre part une petite prière au grand kami-sama de la Bijin. Il ne vous reste plus qu’à attendre et sûrement que dans un avenir relativement proche, les hommes tomberont comme des mouches.

J’ajouterai en guise de conclusion qu’à défaut d’être une expérience avec des vraies chance de réussite, ce sera un beau geste pour le commerce local de Kyoto, merci !

Ca s’écoule de source !

Des jolies petites fleurs de toutes les couleurs sur le même arbre !!!
Des jolies petites fleurs de toutes les couleurs et pourtant sur le même arbre !!!

Les beaux jours d’Avril défilent à Kyoto version 2014 et toujours pas de pluie. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le contenu de ce blog qui aime les petites fleurs, je vous avais prévenu ! C’est encore un post à l’arraché que j’écris en me promettant quelque chose de plus conséquent pour la prochaine fois… Enfin cette fois, bonne nouvelle !

Il va pleuvoir demain !

L’occasion aujourd’hui de mettre notre ami le kanji 水 (eau) au centre de nos préoccupations. Histoire d’être dans le bain. Ca coule de source, non ? Car dans ce blog instructif on ne se cache pas pour autant d’aimer placer des (mauvais) jeux de mots un peu partout.

Si vous avez un sens de l’abstraction, vous avez peut être fait le lien entre la forme de notre ami le kanji 水 et de l’eau qui coule mais ce n’est pas forcement de la première évidence, je vous l’accorde.

De la transformation d'un pictogramme en un ami kanji.
De la transformation d’un pictogramme en un ami kanji.

Si vous voulez mon avis, notre ami kanji 水 est constitué en grande partie d’eau douce ! Car que se passe-t-il lorsque vous mélangez notre ami kanji 水 avec d’autres kanji ? En société, notre ami est des plus conciliables avec ses congénères et ne fait pas beaucoup de vague !!!

Dans la plupart des cas, il marque son passage en laissant trois petites gouttes placées systématiquement sur la gauche du kanji ; ces trois petites gouttes forment le radical appelé communément et fort logiquement 三水 « sanzui » (三 « san » veut dire trois).

Trois exemples du radical  des trois gouttes d'eau.
Trois exemples du radical des trois gouttes d’eau.
Un kanji qui coule de source (ha ha ha !)
Un kanji qui coule de source (ha ha ha !)

Dans quelques autres cas, il restera en gardant sa forme d’origine à peu près intacte et se placera systématiquement dans la partie du bas… forme qu’on appellera communément et fort logiquement した水 « shitamizu » (した veut dire en bas).

Vous voyez notre ami 水 n’est pas très contrariant en soi.

Attention toutefois dans l’écriture du radical « sanzui » qui est bien plus complexe à réaliser qu’il n’y parait !

Quelques points techniques à respecter.

  • Concernant l’ordre de tracé du kanji : on commence toujours par écrire d’abord les trois gouttes du sanzui et après on s’attaque au reste du kanji où l’on applique la bonne vieille règle du haut gauche vers le bas droit.
  • Quelques points techniques pour assurer un joli profil à notre radical Sanzui.
    Quelques points techniques pour assurer un joli profil à notre radical Sanzui.

    Concernant le sens du tracé des trois gouttes : la première est en quelque sorte indépendante des deux autres. On la trace avec un mouvement du pinceau du haut gauche vers le bas droit ; quand on a fini, on se déplace vers la gauche à l’endroit où l’on tracera la deuxième goutte. La deuxième goutte, à l’instar de la première, respecte le sens haut gauche – bas droit, on se dirige ensuite dans la même verticale vers la troisième goutte que l’on trace du bas gauche vers le haut droit. Vous pouvez voir qu’il y a une forte connexion entre les deux dernières gouttes que l’on imprime quelque fois en traînant la pointe du pinceau sur le papier (mais ce n’est pas obligatoire). Dans la liste des options avec le sanzui, il y a aussi celle d’avoir à peu près le même espace entre les trois gouttes… dans beaucoup de cas, on a tendance à réduire l’écart entre la deuxième-troisième gouttes et ce n’est pas plus mal.

Et ce sera tout pour aujourd’hui, en attendant de nouvelles aventures trépidantes (enfin ???) dans un prochain post.

L'horizon de la kamogawa (Kyoto) qui nous annonce de la pluie pour demain !
L’horizon de la kamogawa (Kyoto) qui nous annonce de la pluie pour demain !

Tour de table

Une très belle fin de cerisiers 2014 à Kyoto
Une très belle fin de cerisiers 2014 à Kyoto

Dans ce blog où l’on a l’idée de vous instruire avant tout, on ne se refuse pas quelques folies didactiques pour autant. Cette semaine, par exemple, c’est la fin des cerisiers à Kyoto et nous allons traiter cette idée folle d’écrire le kanji 欒.

Attendez, je vous le mets en plus gros pour que vous compreniez un peu mieux l’étendue du problème :

C’est le caractère utilisé pour désigner le mélia azedarach (à vos souhaits !) ou lilas de Perse ; il possède aussi les sens de rond et harmonieux. Alors, si vous cherchez dans un dictionnaire de calligraphie (et oui, ça existe !) vous ne trouverez pas beaucoup d’exemples d’écriture classique sur ce kanji-là car il n’est pas fréquemment utilisé.

Quoiqu’il en soit, dans ce blog où l’on a pas peur de remonter ses manches quand il le faut, nous voilà donc motivés à ne compter que sur nous-même pour l’écrire joliment !!! Allons-z-yyyyy !


Premièrement : connaître le sens de tracé et le retenir. Normalement, on commence du haut à gauche vers le bas à droite mais figurez-vous que pour notre invité spécial d’aujourd’hui, on commence par le milieu ?!? Voilà dans les grandes lignes, le macro-ordre :

      1. le motif « 言 » en haut
      2. le motif « 糸 » de gauche
      3. le motif  « 糸 » de droite
      4. le motif « 木 » du bas.

Même si ce kanji fort complexe à première vue, on le trouve tout de suite un peu simple si on le considère comme un assemblage de motifs de base. D’une manière générale, il est toujours possible et surtout fortement conseillé de décomposer un kanji en sous-unités de base que ce soit pour l’écrire ou pour l’apprendre, on se facilite sacrément la tâche en agissant ainsi !

Par ailleurs, ces motifs de base existent en tant que propre kanji et portent également un sens :  est le kanji qui veut dire dire (ou parler une fois),   fil et 木 arbre. Dans ce blog pédagogique, on se tire aussi une balle dans le pied parfois… car il n’y a apparemment aucun lien entre la combinaison des sens de tous ces éléments et le sens final de notre ami kanji d’aujourd’hui mais… ce n’est pas une règle générale en soi !!!

Prenons un exemple très parlant.

Pour être un arbre, c'est un arbre !!!
Pour être un arbre, c’est un arbre !!!

Vous avez ensuite le kanji bois « 林 » = arbre 木 x 2 ou le kanji forêt « 森 » = arbre 木 x 3.

La kanji bois
La kanji bois
Le kanji forêt
Le kanji forêt

Malheureusement, nos vieux amis les kanji ont plus de 4000 ans d’existence et beaucoup d’entre eux ont subi de nombreuses mutations au cours de leur existence ; il n’est donc pas toujours possible de retrouver un sens aussi évident à la manière dont ils ont été transcrits.


Deuxièmement : étudions la composition graphique de nos motifs. Dans nos amis kanji, on trouve un peu toutes les géométries possibles mais on notera quelques règles récurrentes.

  • Voici comment les kanji forts urbains de feu et épi de blé se combinent dans le kanji final "automne".
    Voici comment les kanji forts urbains de feu et épi de blé se combinent dans le kanji final « automne ».

    Pour l’assemblage horizontal… Si je reprends le kanji bois 林 et sa très belle et très simple équation 木 x 2, graphiquement cela s’avère un peu plus compliqué qu’un simple collage 木木. Comme au théâtre lorsque vous vous disputez l’accoudoir avec votre voisin de droite (resp. de gauche)… si vous avez un peu de délicatesse, vous aurez tendance à vous étaler à gauche (resp. à droite) pour libérer l’espace au centre. Il en est de même pour les kanjis qui sont des amis fort urbains et tentent au mieux de faire de la place à leurs voisins.

  •  Quant à l’empilement vertical… Figurez-vous que nos amis kanjis tout comme nous sont soumis aux lois de la pesanteur !!! A l’instar du kanji forêt « 森 » où l’arbre (qui cache la forêt ?) est posé sur le bois, on resserre bien les blocs du haut et du bas et on ne laisse pas d’interstice superflu ! Il faut garder cette impression que même sur le papier, l’attraction terrestre fait son travail. N’oublions pas que nos amis les kanjis sont des représentations d’objets physiques avec un aspect et une géométrie naturelle qui reflète la présence du champ gravitationnel terrestre.

Pour notre invité d’aujourd’hui, ça donnerait donc quelque chose dans ce goût là…

RAN

Gauche-Droite, un débat sur fond de cerisiers en fleur…

Le bord de la kamogawa (Kyoto) version cerisiers 2014
Le bord de la kamogawa (Kyoto) version cerisiers 2014

Ca y est nous sommes en Avril, les fleurs de cerisiers sont là et c’est la rentrée des classes. Savez-vous pourquoi à cette période, les japonais respectent cette tradition des pique-nique sous les cerisiers en fleur et s’entassent à une bonne cinquantaine de personnes sur une bâche d’à peine deux centimètres carré ?

Sur ce blog drôle et instructif où souvent le pragmatisme l’emporte, je dirais qu’à la sortie de l’hiver, lorsqu’il commence à faire agréable dehors… il faut profiter des joies du plein air immédiatement ! Que ce soit la chaleur et l’humidité de l’été au Japon et/ou les hordes de moustiques en furie qui font leur apparition dès le mois de Mai, les coups coude d’un voisin un peu envahissant sont de bien moindre maux en réalité.

Mais sinon, si vous connaissez la vraie raison de ces attroupements, n’hésitez pas à m’en faire part, cela m’intéresse.

sakura_2014_1En accord avec l’air du temps, nous allons aujourd’hui traiter d’un vrai cas d’école. Comme je vous le disais la semaine dernière, écrire les kanji au crayon (et encore plus au pinceau) en respectant l’ordre de tracé est tout un art. Si la plupart des japonais a abandonné cet exercice au profit des software de transcription, il reste tout de même les petits écoliers japonais et les françaises un peu étranges pour s’acharner à retenir les règles.

A gauche, le kanji gauche et à droite, le kanji droite.
A gauche, le kanji gauche et à droite, le kanji droite.

Je rappelle les grandes lignes : on trace les traits en partant du haut gauche vers le bas droit. Attention, même si ce blog est a-politique et se targue donc de ne faire aucune démagogie à visée électorale mais milite pour du 100% instructif… nous allons quand même faire l’analyse détaillée de l’écriture des kanji gauche 左 et droite 右.

Ils se ressemblent beaucoup, vous allez me dire. Et bien oui, c’est normal ! vous répondrai-je.

A gauche l'ancêtre du kanji gauche et à droite, l'ancêtre du kanji droite.
A gauche l’ancêtre du kanji gauche et à droite, l’ancêtre du kanji droite.

Le kanji « gauche » était à l’origine le dessin d’une main gauche à côté duquel on trouve une forme simplifiée représentant un outil. Car le kanji ne porte pas seulement le sens gauche, il peut vouloir dire également manipuler (un outil).

Le kanji « droit » est le pictogramme d’une main droite à côté duquel on trouve le signe représentant une bouche. Le kanji porte aussi le sens « aider, porter secours ».

Et même s’ils se ressemblent beaucoup, ils ne s’écrivent pas dans le même ordre ?!? Le kanji gauche : on trace d’abord le trait horizontal puis le trait vertical de la main. Le kanji droit : on trace le trait vertical et ensuite le trait horizontal de la main. Pour comprendre le pourquoi du comment, il faut remonter aux pictogrammes d’origine des deux mains : le long trait du milieu représente (en quelque sorte) le coude et l’autre trait (approximativement) les doigts.

A gauche, l'ordre de tracé du kanji gauche et à droite, l'ordre de tracé du kanji droite.
A gauche, l’ordre de tracé du kanji gauche et à droite, l’ordre de tracé du kanji droite.

La règle est de tracer d’abord les doigts et ensuite le coude. Pour ceux qui n’ont pas le mal de mer quand ça bouge, c’est bien montré ici. Et pour ceux qui aiment prendre le temps et faire les choses à leur rythme, les explications sont les mêmes mais c’est mieux montré ici.

Vous pouvez croire qu’au fond, ce n’est pas très important et que le petit écolier japonais pourra toujours se tromper de sens avec un risque vraiment minime de se faire attraper par la maîtresse.

C’est vrai.

Mais si l’on y regarde d’un peu plus près dans nos kanji écrits au pinceau, on remarquera que la forme du tracé « main gauche » est différente du tracé « main droite ». La proportion entre les longueurs des traits horizontaux et verticaux, l’inclinaison des traits également sont différentes… Ce sont vraiment les marques de deux mouvements de pinceau bien distincts.

Et si l’on y regarde d’un peu plus près sur nos caractères d’imprimerie standardisés… 左 ou 右, c’est du 100% la même chose. Pourtant, vous pourrez rejeter au besoin un coup d’œil à vos deux mains… elles sont bien a-symétriques.

C’est bien la technologie mais quand même ce qu’on gagne en confort ou en facilité… souvent on le perd dans un autre domaine. Voilà je me devais cette petite remarque réac en guise de conclusion. Et ce sera tout pour aujourd’hui.

sakura_2014_3
Des sakura, des sakura et rien que des sakura…

Car c’est un post un peu léger à l’image des pétales de sakura emportés par le petit vent de cet après-midi.

Car dans ce blog qui aime la nature et les petites fleurs, nous reprendrons un rythme un peu plus soutenu dans nos études… à la saison des pluies !

Nos amis les kanji… il y a un sens à tout (part 2)

Résumé de l’épisode précédent : Les kanji officiellement reconnus « d’utilisation commune » au Japon sont au nombre de 2136. Dois-je vraiment vous préciser ce qu’il vous reste à faire maintenant ?

Dans ce blog instructif mais très rigolo et qui vous a rendu complètement japano-phage, après avoir apprivoisé nos amis les kanji, nous nous apprêtons à les dévorer !!! Et pour mieux les digérer, nous allons aussi apprendre à les écrire bien soigneusement.

Mais qui donc est passé par là ? (Honen-in, Kyoto)
Mais qui donc est passé par là ? (Honen-in, Kyoto)

Pour commencer, je me dois de vous révéler une grande vérité qui ne s’applique pas seulement à la calligraphie mais à l’ensemble de notre univers.

Il y a un sens à tout !

Chaque détail, visible ou invisible, chaque moment et chaque situation de notre réalité a un sens bien précis. Si vous ne voyez pas de sens à quelque chose, ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas, c’est qu’il n’est pas à votre portée de votre cortex cérébral.

La preuve tout de suite.

Nos amis les kanji sont constitués d’une combinaison de traits de base. Rien de très mystérieux en soi, tout le monde le comprend facilement : un trait de base est le trajet de votre pinceau entre le point d’impact avec la feuille de papier et le point suivant où vous rompez le contact. Dans les classiques du genre, on trouve le trait de base horizontal, qui dans les règles, se trace de la gauche vers la droite.

Le kanji trois... Belle coïncidence, trois traits de base horizontaux tracés de la gauche vers la droite.
Le kanji trois… Belle coïncidence, trois traits de base tracés de la gauche vers la droite.

Alors je vous arrête tout de suite : ce n’est pas que les calligraphes soient des rabat-joies qui aiment créer des règles pour qu’il y ait des règles et qu’ils se refuseraient catégoriquement d’inverser le sens d’un tracé de temps à autre… c’est que ce sens est le plus aisé et le plus naturel à réaliser pour une personne maniant un pinceau de sa main droite.

Parce que vous pouvez faire les malins avec votre stylo bic mais quand vous passerez à un pinceau à la pointe déformable, ce sera une autre histoire !!! Par exemple, un beau tracé de base horizontal – un trait montant vers la droite – s’obtiendra plus facilement par un mouvement dans le sens d’ouverture de l’aisselle, avec le coude qui s’éloigne du flanc (d’où la condition de tenir le pinceau de la main droite).

Le kanji rivière, trois traits verticaux tracés du haut vers le bas !
Le kanji rivière, trois traits verticaux tracés du haut vers le bas !

Pour le trait vertical, le sens est tout ce qu’il y a de plus conventionnel en réalité : du haut vers le bas. Quelque soit son pays ou sa culture, c’est le sens adopté pour l’écriture… un peu comme si nos caractères étaient eux aussi soumis à la pesanteur.

Ensuite, passons aux règles déterminant l’ordre de tracé des traits de base au sein kanji… ça va vous me suivez encore ???

A l’origine, cela part d’un très bon sentiment de déterminer des règles : l’ordre ainsi défini devait faciliter la tâche afin d’écrire au mieux la composition souvent complexe d’un caractère kanji. Quelque fois c’est un peu difficile de s’y retrouver, c’est vrai… De plus, à l’instar de nos règles d’orthographe, il y a des tas exceptions aux règles, exceptions qui pourraient sembler incompréhensibles sous la bille à encre de votre stylo… mais que l’on comprendra bien mieux en utilisant un pinceau. Exemple :

Deux kanjis qui se ressemblent étrangement mais qui pourtant se tracent bien différemment ! En utilisant un pinceau, on comprend qu’avec cet ordre, les déformations de la pointe vont de pair avec le trajet « invisible » du pinceau (en rouge).

Dans le style Kaisho où l’on trace proprement et distinctement les traits de base les uns après les autres, le ministère de l’éducation japonaise a imposé des règles à la fin des années 50 afin que l’enseignement soit le même dans toutes les écoles… sachant que pour quelques uns de nos amis kanji, l’ordre japonais n’est pas forcement le même que celui appliqué en Chine ou à Taiwan !?!

En règle générale, l’ordre de tracé suit sans surprise les règles haut vers le bas et de la gauche vers la droite. Dans quelques cas de figure où il y a un trait central vertical, on commencera plutôt par le milieu.

Le kanji eau, un bon cas d'école pour enseigner le tracé d'un kanji avec un trait vertical au centre.
Le kanji eau, un bon cas d’école pour enseigner le tracé d’un kanji avec un trait vertical au centre.

Est-ce si important de respecter l’ordre de tracé me demanderez-vous ?

Pour la calligraphie avec un pinceau : oui oui oui et encore trois fois oui !

Mais ne soyons pas stupides non plus : pas vu, pas pris ! On peut ne pas respecter l’ordre de tracé si ça ne se voit dans le résultat final, bien sûr. Mais il faut bien comprendre que dans la plupart des cas, cela facilite grandement les choses de tracer le caractère en respectant les règles. Pour un kanji avec une structure comme l’eau 水, il est bien plus naturel de commencer par le centre et de continuer par les côtés comme les règles le définissent.

Cela n’empêche pas que l’on peut se tromper et rattraper le coup, on est bien d’accord ! Dans ce cas, faites bien attention : quand on a un peu d’expérience, en regardant une calligraphie, on finit par visualiser la totalité du mouvement du pinceau… c’est à dire que le cerveau devient capable de reconstruire les parties « invisibles » du trajet où le pinceau n’est pas en contact avec la feuille. Pour le kanji  水 par exemple, il y a un lien très fort entre la sortie du trait vertical et l’entrée du tracé de gauche. Si vous trichez « mal » et que vous ne raccordez pas bien les deux tracés, quelqu’un d’expérimenté ressentira que le trajet de votre pinceau est délié et qu’il s’est passé quelque chose en cours de route.

Vous comprenez le problème ??? Oui ??? Et bien félicitations !

Vous venez d’avancer à grand pas dans la magnifique voie de l’écriture… où même l’invisible finit par prendre sens.

Nos amis les kanjis… faisons les présentations (part 1)

Résumé de l’épisode précédent : L’écriture japonaise est constituée de trois types de caractères : les kanji (idéogrammes d’origine chinoise), les hiragana et les katakana (caractères propres à la langue japonaise).

Une belle journée de fin d'hiver au lac Takaragaike (Kyoto), de quoi vous faire aimer la vraie réalité aussi.
Une belle journée de fin d’hiver au lac Takaragaike (Kyoto), de quoi vous faire aimer la vraie réalité aussi.

Dans ce blog éducatif, on se pose beaucoup de questions et on se creuse la tête pour vous trouver des vraies solutions, figurez-vous ! 

La dernière en date : quitte à ce que l’humanité finisse par sombrer dans une existence 100% réalité virtuelle, faisons en sorte que ce ne soit pas seulement au profit de grandes compagnies nord-américaines…

J‘ai donc décidé de vous proposer une manière alternative de passer intelligemment du temps avec des choses qui n’existent pas vraiment, j’ai nommé : les caractères chinois, nos amis les kanji !!!

Nos amis les kanji sont de très très vieux amis : figurez-vous qu’ils ont à peu traversé près de 3 000 ans d’histoire. Alors, à votre avis, quelle est la population de nos amis les kanji ??? Le dictionnaire chinois le plus complet à ce sujet en dénombrerait 80 000 mais certains software proposeraient jusqu’à… 100 000 caractères !!!

Les chinois, ils savent y mettre les moyens quant il s’agit de fabriquer un alphabet, je suis bien d’accord avec vous !

Un très bon ami kanji à moi qui veut dire  "Ecrire"
Un très bon ami kanji à moi qui veut dire « Ecrire »

Analysons bien la situation car nos amis les kanji ne sont pas des caractères au même sens que nos amis les lettres de l’alphabet latin. Nous l’avons vu précédemment : un kanji est associé un objet ou un concept, il en faut donc un sacré nombre pour qu’un chinois moyen décrive au mieux son quotidien ou son environnement. Par exemple, s’il y a bien le kanji 山 pour une haute montagne, dans le cas d’une colline, il en faut un différent : c’est le kanji 丘. Si le kanji 魚 désigne le poisson, l’animal aquatique en général, chaque espèce de poisson se doit d’avoir également son propre caractère (le maquereau 鯖, la daurade 鯛 etc.).

S’il fallait vraiment comparer pour comparer, il faudrait plutôt rapprocher la population de kanji avec celles des mots d’une langue. Prenons un exemple qui nous sera cher : d’après l’académie française, même si on trouverait dans certains dictionnaires encyclopédiques jusqu’à 200 000 mots, le français élémentaire correspondrait à un peu plus de 3 000 mots. Et même dans ce blog qui exècre la médiocrité et vise l’excellence tout en s’amusant… c’est avec déception que vous réaliserez qu’on utilise un bien ridicule 0,5 % des mots de la langue française. Le même raisonnement s’applique à nos amis kanji : dans ces 100 000 amis kanji se trouvent un nombre important d’amis « défunts », des caractères qui ne sont plus vraiment utilisés aujourd’hui ou alors par des vieux professeurs radotant ! Les kanji officiellement reconnus « d’utilisation commune » au Japon sont au nombre de 2136. Un japonais de culture moyenne en connaîtra probablement jusqu’à 3000. 

Même s’ils sont moins nombreux qu’on aurait pu le redouter, apprivoiser nos amis kanji est un problème à part entière ! Et attention car ce n’est pas parce qu’on se lie d’amitié avec un kanji qu’on pourra compter sur lui ad vitae eternam. A son arrivée, le kanji s’installe bien confortablement dans votre cerveau et vous ne vous inquiétez pas outre mesure de son aménagement… pour découvrir au bout de quelques jours qu’il a complètement disparu ! Il faut s’occuper de lui à rythme régulier sinon votre « soi disant » ami se fait la belle dès qu’il en a l’occasion. Enfin restons dans une touche d’optimisme à la lapalissade : pour se rappeler de quelque chose, il faut déjà commencer par l’oublier !

De beaux amis kanjis tout en couleur...
De beaux amis kanjis tout en couleur…

Le petit japonais devra attendre sa quinzième année pour étudier tous ses amis kanji à l’école… neuf ans d’apprentissage, au bout desquels il pourra enfin prétendre lire sa langue maternelle !!! Dans ce blog qui aime surpasser les limites de l’extrême, j’ai relevé le défi des 2136… et je commence à en voir tout juste le bout dans les mêmes délais à peu près. Pour ceux qui aiment les raccourcis, une méthode existe pour les apprendre en quelques mois… mais c’est un faux raccourci car vous n’apprenez que l’association « caractère-sens » (山 – montagne par exemple) et cela ne vous permet pas de connaître la prononciation ou le vocabulaire associé à l’ami kanji… Dans l’hypothèse où vous arriveriez au bout de la méthode, si vous saurez reconnaître tous les caractères d’un texte en japonais, vous serez incapable en revanche de le lire ou d’en comprendre vraiment la signification. Cette méthode est intéressante dans la démarche proposée pour mémoriser le kanji mais pour le reste, la bonne vieille méthode de l’école japonaise me semble la meilleure : apprendre le kanji en même temps que ses diverses prononciations et le vocabulaire de base où on l’utilise… Avec bien sûr, la touche finale, spéciale méthode Shirubii-sho : recopier l’ami kanji de nombreuses fois (si possible en utilisant un pinceau) pour mieux le mémoriser et surtout pour apprécier sa beauté et son élégance.

Voilà, vous avez compris ce qu’il vous reste à faire maintenant. La maladie d’Alzheimer ne passera pas par vos neurones ! Arrêtez immédiatement Candy-crush, fermez votre compte Facebook et hop : RELEVEZ LE DEFI DES 2136 !!! 

Ou pas.

Pour une joyeuse Saint-Valentin toute en caractère

Résumé de l’épisode précédent
Dans ce blog de grande qualité instructive tout en restant très amusant, nous avons vu la dernière fois que l’écriture japonaise est constituée de trois types de caractères : les kanji (漢字idéogrammes d’origine chinoise au tracé compliqué), les hiragana (ひらがな caractères propres à la langue japonaise au tracé simple et arrondi) et les katakana (カタカナ propres à la langue japonaise au tracé simple et carré).
 
 

Au Japon, c’est souvent le pays où ne fait pas comme dans les autres pays, mais il y a quand même des choses qui sont « tout ce qu’il y a de plus normal » même pour nous les occidentaux.

La "baie aux anges" de Shodo-shima, un site ultra romantique (au sens touristique du terme).
La « baie aux anges » de Shodo-shima, un site ultra-romantique mais au sens surtout touristique du terme.

Par exemple, la Saint-Valentin au pays du soleil levant est un événement tout ce qu’il y a de plus commercial… avec la particularité que la fête est annoncée dès le mois de Janvier avec les rayons des supermarchés qui se remplissent soudainement de ventes spéciales de chocolat !

Ouf, quelque chose de pas si normal et comme c’est un peu mon fond de commerce, tant mieux !

En effet, il est de coutume que les femmes japonaises offrent du chocolat à leur valentin. Comme les hommes japonais sont par ailleurs plutôt malins, figurez-vous qu’il n’y a pas de règle exclusive concernant qui est désigné comme valentin de quelle demoiselle. Le seul fait d’être un garçon de la classe, un collègue masculin dans le même bureau et… vous voilà octroyé le privilège de recevoir des chocolats sous toutes formes diverses et variées ! Une honteuse ségrégation contre les femmes qui aiment le chocolat, si vous voulez mon avis. Cependant, avant que j’ai pu crier au scandale machiste, une amie japonaise m’a expliqué la contre-partie : en Mars, il y « aurait » une autre fête, où les hommes « seraient » censés offrir de la bijouterie en échange des chocolats de Février. Ce marché « serait » donc financièrement à l’avantage des femmes… Notez que j’utilise le conditionnel car (comme par hasard) cette fête en Mars a un battage médiatique bien plus discret et est bien moins suivie que la Saint Valentin.

chips_chocolat
Des authentiques chips au chocolat (dans la catégorie des choses qu’on ne voit qu’au Japon)

Enfin, pour ce qui nous concerne, la Saint-Valentin va être l’occasion d’avancer dans notre leçon d’écriture japonaise.

Dans le supermarché à côté de chez moi, j’ai trouvé ça (cf photo sur la gauche) et je n’ai pas pu m’empêcher de l’acheter pour vous le montrer. Et vous ne rêvez pas et comme cela est indiqué avec les caractères « romaji » que vous pourrez tous lire sans peine, il s’agit bien de…

CHIPS AU CHOCOLAT !!!

Mais attention car ce sont des 贅沢 ショコラ (« Zeitaku chocolat ») littéralement « Luxe chocolat » . On se tiendra pour dit que je ne vous ai pas choisis pas n’importe quel paquet de chips qu’on trouverait dans le ED japonais du coin pour vous instruire (non mais, pour qui me prendriez-vous par hasard ???).

Et je dirais même plus : しお味に、チョコっと甘さを (« Shio aji ni, choco to amasa wo ») soit tenez-vous bien et préparez-vous au choc dégustatif « le goût salé et la douceur du chocolat ». Miam miam. Je sais pas pour vous mais pour moi, c’est au second degré que je me lèche les babines.

Bon allez, au boulot !

Premier exercice : Identifions les différents type de caractères dans ces deux phrases.

  • les kanji : 贅沢 (luxe) 味 (goût) 甘(douceur, sucré)
  • les katakanas : ショコラ (chocolat avec la prononciation en français) チョコ (chocolat avec la prononciation en anglais « chocolate »)
  • les hiragana : しお(sel)  に (« sur »)  と(« et »)  を(particule introduisant le complément d’un verbe)

Deuxième exercice : Que peut-on en déduire des usages particuliers de chacun des types de caractères ?

  • les kanji… a priori, on les utiliserait pour les noms.
  • les katakana… a priori, on les utiliserait pour les noms d’origine étrangère.
  • les hiragana… à part l’exception du sel, a priori, on les utiliserait pour des particules grammaticales.

Troisième exercice : Quelle est la nature de chacun des types de caractères ?

  • les kanji… si l’on fait exception du « luxe », a priori : un caractère = un concept.
  • Pour les katakana, on a par exemple ショ / cho – コ / co – ラ / la. Il y a une correspondance un caractère, une sonorité.
  • Pour les hiragana, il y a une correspondance un caractère = une sonorité.

Voilà donc la leçon d’aujourd’hui !!!

Les kanji, ces caractères chinois d’apparence plutôt compliquée, sont ce qu’on appelle des idéogrammes, c’est à dire qu’un caractère représente une idée. Un caractère veut dire « goût » par exemple. Quelques fois, c’est plus compliqué et comme pour l’idée du luxe, on utilise des combinaisons de deux autres idées (贅 = extravagance – 沢 = lac). Il n’y pas de lien (évident) entre le caractère et sa lecture… C’est quelque chose peu ordinaire pour nous les occidentaux qui utilisons un alphabet, n’est-ce pas ?

Les hiragana et les katakana sont des alphabets syllabiques, c’est à dire qu’un caractère (ou pour certains cas, une combinaison choisie de deux caractères) correspond à une syllabe sonore. Il y 46 caractères par alphabet qui permettent de transcrire la totalité des sonorités de la langue japonaise. Les hiragana sont utilisés principalement pour les formes grammaticales, les noms qui n’ont pas d’idéogramme chinois ou alors, pour simplifier la lecture (par exemple, plutôt que d’utiliser un idéogramme chinois d’usage peu courant, on l’écrit en hiragana que n’importe quel enfant japonais pourra lire). Quant aux katakana, ils sont utilisés principalement pour transcrire les noms d’origine étrangère et/ou pour mettre en relief les sonorités d’un nom (les onomatopées, par exemple).

Voilà, c’est fini pour ce nouveau post et cette nouvelle leçon.

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P.S. 1 : C’est dingue ce qu’on peut apprendre grâce à un seul paquet de chips, non ?
P.S. 2 : Rajoutons une nouvelle touche de salé, un petit grain de sel ! En vérité, dans les dictionnaires, pour le chocolat, vous ne trouverez que la version officielle « chocolate » mais la version française « chocolat » est devenue très à la mode et est vue comme une manière bien plus raffinée de présenter le produit. 
P.S. 3 : L’histoire ne dit pas si ces chips sont vraiment mangeables ou non, c’est vrai que l’on reste un peu sur sa faim du coup ;-).

Comment bien commencer 2014 en s’amusant…

jolie_photo_c_est_toutEn cette nouvelle année 2014 toute fraîche remplie de bonnes résolutions et de profondes remises en question, j’ai décidé de re-centrer mon blog sur mes vraies envies dans la vie ! A savoir… Transmettre tout ce que j’ai appris sur l’écriture japonaise à mes compatriotes qui n’y connaissent rien. Et même soyons ambitieux : aux personnes de langue française qui n’y connaissent pas grand chose. Et puis il y a aussi devenir maître de l’univers mais là, ça n’a pas encore de rapport très direct avec ce post (tout comme la photo que j’ai insérée à gauche d’ailleurs, c’est juste pour faire joli, c’est tout). 

Sacré défi en perspective, n’est-ce pas ? Mais je me sens prête à le relever ici et maintenant. Tout en reconnaissant la forte possibilité de ne jamais aller jusqu’au bout de l’exercice et d’abandonner au bout de quelques semaines, c’est vrai.

Contre les propos de mes éventuels détracteurs, ce ne sera que l’occasion de citer le très grand artiste japonais, Okamoto Taro, connu pour ses prises de position très avant-gardiste et pour cette drôle de statue-totem très beaubourg-rien dont il était le créateur et qui fut au centre de l’exposition universelle d’Osaka en 1970. Ce Mr Okamoto (de son prénom Taro) expliquait par exemple comment il avait eu pour projet de devenir moine. Et qu’il avait abandonné trois jours plus tard. Et ensuite, comment il avait décidé d’écrire son journal. Et qu’il avait encore abandonné quelques jours après. Ce n’était pas pour autant qu’il se sentait découragé ou qu’il pensait être quelqu’un de peu consistant et bien trop léger dans l’âme. Non non non. Bien au contraire ! Il estimait qu’il était un modèle à suivre et que nous devrions tous avoir comme objectif de rechercher nos passions et de les vivre à 100% quand bien même elles seraient d’un naturel fortement volatile. Si nos actions sont motivées par l’envie, les poursuivre est le meilleur moyen d’apprendre à se connaître et de découvrir sa vraie nature. Cependant lorsque l’envie disparaît et que seule subsiste l’obligation de continuer pour pas « gâcher »… il faut abandonner sans regret d’aucune sorte et passer à autre chose, disait-il. Car là, on n’est plus du tout dans le cadre de sa vraie nature intime qui s’exprime. 

Il m’a sacrément décomplexé face à mes déboires bloguesques, ce grand homme. 

Pour en revenir au vrai sujet du post maintenant (pour rappel : Transmettre tout ce que j’ai appris sur l’écriture japonaise à mes compatriotes qui n’y connaissent rien. Et même soyons ambitieux : aux personnes de langue française qui n’y connaissent pas grand chose).

J’ai commencé par me mettre à la place de quelqu’un comme vous qui n’y connaissait rien du tout au sujet (pour rappel : l’écriture japonaise) et j’ai tenté de deviner la première idée qui vous viendrait à l’esprit. Et j’ai trouvé celle là : « quand bien même je m’intéresserais à ce sujet un peu ch… qui a l’air de manquer de flingues et de nanas en bikini, comment je pourrais bien savoir si on ne se fiche pas de moi et que le texte que l’on me montre est bien un texte écrit en japonais ??? Hein d’abord, je vous le demande ??? »

C’est une très bonne question d’autant que si vous êtes aussi nul sur le sujet que vous le prétendez, vous ne savez peut être pas que les Japonais n’ont pas inventé leur écriture. En réalité, ils ont piqué les caractères aux Chinois et même s’ils les ont modifiés par la suite et en ont fait une version très japonisée… il reste une grande ressemblance entre un texte écrit en japonais et un texte écrit en chinois.

Soyons concret, lequel des textes est du chinois et lequel est du japonais, à votre avis ?

岡本太郎(1911年2月26日-1996年1月7日)、日本藝術家。1929年(昭和4年)至1940年(昭和15年)為止,岡本太郎都居住在法國。岡本太郎對於抽象美術運動與超現實主義運動都有影響。他最有名的口號是「藝術就是爆炸」。

ou

岡本 太郎(おかもと たろう、1911年(明治44年)2月26日 – 1996年(平成8年)1月7日)は、日本の芸術家。血液型はO型[1]。 1929年(昭和4年)から1940年(昭和15年)までフランスで過ごす。抽象美術運動やシュルレアリスム運動と直接関わった。

Et vous me répondrez : « les deux sont du chinois voyons !!! »

Ha ha ha. On me l’avait jamais faite celle là ;-|

C’est le deuxième extrait qui est en japonais. Si vous regardez d’un peu plus près, vous apercevrez probablement plusieurs types de caractères à l’intérieur du texte. Certains caractères sont très compliqués, ils ont un tracé plutôt complexe ; ce sont les kanji, les caractères d’origine chinoise, par exemple : « 岡本太郎 ». D’autres caractères ont un tracé plus simple ; ce sont les hiragana et les katakana, les caractères crées par les Japonais pour la langue japonaise comme par exemple « おかもと たろう » et « フランス ». 

Voici donc la réponse à votre question, si vous arrivez à faire la différence entre les complexes kanji et les simples hiragana et katakana, vous êtes donc en mesure de faire la différence entre un texte écrit en chinois et un texte écrit en japonais. Vous devriez donc faire un carton dans le nouveau jeu « regardez cette photo, on est au Japon ou pas ? » qui pourrait faire fureur en 2014 (enfin si ça ne tenait qu’à moi).

Alors, à votre avis ??? C'est du japonais ???
Alors, c’est au Japon ou pas ???

Malheureusement, il y a une faille dans la tactique. Si par exemple, si vous vous promenez dans Kyoto comme moi et que vous prenez des pancartes d’indication, ça ne marche plus si bien.

Sur la photo à gauche, vous avez du bol.

Sur la photo d’en haut ou d’en bas, et bien non, loupé !

Car les kanji sont utilisés pour écrire les noms (notamment les noms de temple ou de musées qui sont si nombreux à Kyoto), les caractères hiragana pour écrire les formules grammaticales du japonais et les caractères katakana pour les noms d’origine étrangère. Si jamais vous avez l’ambition de briller en société en devenant un vrai pro du nouveau jeu 2014, il va donc falloir affiner votre tactique…

Mais pas d’inquiétude, je vais m’efforcer de vous y aider dans les prochains posts !

jolie_photo_mauvais_exemple
Et oui, c’est loupé, c’est un temple japonais dont le nom est écrit rien qu’en kanji.

Revisons nos bases !

Pour une fois, j’en viens sans mystère sur le sujet du post : une présentation du style d’écriture que l’on considère communément comme la base de la calligraphie, le kaisho (楷書). Vous connaissez ?

今度は、紛(まぎ)れも無く書道の本題のお話をしましょう。書道の基本となる文字のスタイルです。それは楷書(かいしょ)といいます。

C’est le style où tous les traits du caractère sont écrits proprement et distinctement, dans un ordre défini et avec un rythme dans le maniement du pinceau. Comme la valse, en trois mouvements !

楷書の文字は、決まった手順とスタイルで書かれるためきれいで読みやすい文字になっています。筆で書くときは、ちょうどワルツを踊るときの三拍子のようにリズミカルに筆を運び、楷書の厳密なスタイルを描きます。その書き方は、

  1. On appelle le premier mouvement Kihitsu (起筆), littéralement le réveil du pinceau et en onomatopée japonaise, on l’exprime par le petit son « Tônn ».  Attention, pas un gros « Tônn » assourdissant mais un petit « Tônn » léger pour évoquer le délicat posé du pinceau sur la feuille bien comme il faut.

一文字の書き出しを起筆(きひつ)といいます。一文字を書くときに筆が最初に紙に触れる音を声でイメージして、小声で「トン」といいます。決して耳障り(みみざわり)な「トン!」ではありません。白い紙の上にやさしく静かにゆっくりと筆を置く繊細な感性を音色(ねいろ)にした「トン」です。気をつけてください。

2.  Ensuite, on amorce la phase suivante, la phase dite Sohitsu (送筆) littéralement l’envoi du pinceau, un peu comme au curling quand on fait glisser le palet jusqu’à la cible mais pour la calligraphie, ce sera sans l’aide des balayeurs.  Le son désignant le mouvement est un « Souuuuu » tout en longueur  et c’est une phase que l’on doit exécuter sans réfléchir et en se concentrant uniquement sur l’endroit où l’on va emmener le pinceau.

それから、起筆の次は送筆です。送筆は、起筆から続く線を描きます。このときの筆のはこびを送筆といいます。それはちょうどバレイユール(スウィーパー)のいないカーリングですね。パレ(パック、ストーン)をショットするのが起筆。的に向かうパレの動きが送筆ですね。送筆の一本の線に沿った筆の流れをイメージした音色は「すーーーう」ですね。それは、自分のイメージした線に沿って、一心に筆を走らせる無心の境地を表しています。

3.  Enfin arrive le dénouement, la phase Shuhitsu (終筆), le pinceau de la fin.  Après le petit coup de frein, on retire le pinceau pour se diriger vers le trait suivant.  Pour ce moment là aussi, on utilisera le même son qu’au début un léger petit « Tônn ».

さて、筆が紙を離れるとき、ひとつの形ができあがります。それが終筆です。筆の終点ですね。筆で一瞬紙を押さえ、終筆の形を整えます。そして、次の辺の書き出しに移ります。 蛇だったら尾から書き始めて頭の位置ですね。先ほどの起筆と同じ、優しくなめらかに「とん」という小さな音色で終筆としましょう。

kaisho

Le Kaisho, c’est donc une série de « Tônn – Souuuuu – Tônn » « Tônn – Souuuuu – Tônn » « Tônn – Souuuuu – Tônn » jusqu’à épuisement des traits… Notez que vous pouvez également écrire en gardant le silence, c’est même conseillé surtout si vous n’êtes pas seul et que la personne à côté de vous dans la salle a les nerfs fragiles.

L’exercice de base d’un calligraphe japonais consiste à copier des feuilles et des feuilles de Kaisho car quand on maîtrise les traits fondamentaux du Kaisho, on maîtrise tous les styles d’écriture (parait-il). Et puis si on maîtrise la composition spatiale du caratère en Kaisho, on maîtrise la la composition spatiale dans tous les styles d’écriture (parait-il). 

On pourrait donc se dire qu’à la longue, le Kaisho devient sacrément rébarbatif et… ça peut être vrai effectivement. Il y a tout un tas de style de Kaisho qui portent une caractéristique donnée par la personne qui l’a écrit et donc dans le tas…

froid1Par exemple, il y a des styles modernes où on trouve ce genre de design pour le caractère froid「 寒」et on est pas plus heureux que ça de le copier. Il n’y a beaucoup de subtilité dans les traits, c’est bien trop tout droit ! Le maniement du pinceau n’est pas d’une grande finesse et avec un pinceau avec des poils rigides tout en tenant l’axe du manche droit, on arrive à reproduire ce type de traits assez facilement. Par ailleurs, la composition du caractère est construite sur les standards modernes de l’imprimerie : un caractère bien formaté inscrit dans une petite case carrée bien formatée… Ca va pas très loin tout ça !

Heureusement, on peut finir par étudier sérieusement la calligraphie et on apprend que ce n’est pas ça le standard du style Kaisho. Ouf ! Si on ressort les classiques et les anciens écrits chinois, on trouve ce genre de caractères et on est sacrément heureux de les copier.

Les écrits du calligraphe chinois Chosuiryou (598-658) gravés sur la pierre.
Les écrits du calligraphe chinois Chosuiryou (598-658) gravés sur la pierre.

Pour ceux-là, Il faut mieux un pinceau avec des poils souples, bien plus difficile à manier mais qui fait sortir de la subtilité dans le tracé. Et puis, il y a pas à dire, quand on n’oblige pas les caractères chinois à rentrer dans des petits cases, ils sont sacrément élégants !

froid2
Un kanji froid très chaleureux à copier !