Aujourd’hui, dans ce blog qui aime les défis de l’extrême, nous avons décidé de revenir à nos moutons et de vous parler à nouveau de pinceau et de calligraphie tout en gardant autant de lecteurs au début qu’à la fin du post… defi qui ne sera donc pas une mince affaire effectivement.
C’est partiiii !
En calligraphie, des pinceaux, il y a en a de toutes sortes !!! Déjà parce qu’il y en a de tous diamètres avec des pointes de toutes épaisseurs selon la taille des caractères que vous voulez tracer. Il y en a aussi de toutes longueurs de manche selon votre préférence pour la tenue du pinceau.
Pour les poils du pinceau, vous pouvez aller les chercher sur pleins d’animaux différents, principalement sur les chèvres, les chevaux et les belettes. Les plus pragmatiques de nos lecteurs auront vite réalisé qu’il n’y a pas « naturellement » de chèvres au Japon (ce qui est un gros problème pour les amateurs de bons fromages, ce blog peut malheureusement en témoigner). Mais rappelons que la calligraphie et les pinceaux viennent à l’origine de Chine et c’est là où on va chercher les poils de chèvre s’il y en a besoin.
Attention, il est également dit qu’au Japon, on fabrique des pinceaux avec les cheveux des nouveaux nés mais dans ce blog où l’on ne cherchera pas à vous entourlouper rassurez-vous, sachez que c’est pour le folklore ! Comme le coup de conserver le bout desséché de son cordon ombilical… vous êtes au courant de cette tradition japonaise ? Parait-il que si vous le faites infuser dans l’eau chaude, le breuvage ainsi obtenu deviendrait un puissant remède contre les maladies graves. Et puis aussi, la petite marmotte met le chocolat dans le papier d’aluminium.
Vous l’aurez compris : un pinceau avec ses premiers cheveux, c’est un souvenir qu’on garde précieusement jusqu’à sa mort et qu’on évitera de tâcher avec de l’encre ou d’abîmer en l’utilisant pour écrire (tant qu’à faire).
Donc nous en étions où ? Ah oui ! Selon l’animal que vous aurez dé-poilé, vous obtiendrez un pinceau plutôt souple (dans le cas de la belette) ou plutôt dur (dans le cas du cheval). En fait, il y a beaucoup de variations possibles (mais seulement 50 nuances de gris) donc vous pourrez aussi trouver des mélanges avec du poil souple à l’intérieur et du poil dur à l’extérieur.
Il y a d’autres paramètres importants qui varient avec l’animal, comme la viscosité du poil (utile pour bien retenir l’encre à l’intérieur de la pointe du pinceau) ou alors l’élasticité.
Pourquoi l’élasticité est-elle un paramètre important ? Alors, attention, on entre dans le vif du sujet, préparez-vous, ça traite en réalité des lois de la mécanique élémentaire !
Je ne sais pas pour vous mais dans ce blog, là tout de suite, on se demande si on prend la bonne direction pour relever le défi qu’on s’est lancé de ne pas barber les gens. Bon tant pis, on assume.
Quand vous appuyez légèrement la pointe de votre pinceau contre le papier (sans appuyer comme une brute merci), il y a un retour sous la forme d’une force de réaction (en sens opposé à votre force d’action) qui vient du support où vous avez posé votre feuille. C’est à dire que malgré la pression exercée, le pinceau ne s’écrase totalement et conserve à peu près sa forme d’origine. Vous pouvez sentir comme une résistance qui vient de sa pointe, comme un effet ressort en quelque sorte.
Si votre pinceau est en poils durs et avec peu d’élasticité, la pointe du pinceau ne se déforme pas beaucoup quelque soit la pression, un bonheur pour les débutants qui ont la main lourde !!! Ils pourront facilement écrire sans que le pinceau s’ouvre ou que la pointe parte en vrille. En revanche, pour les styles un peu cursifs, on aura un mal fou à faire suivre des courbes à un pinceau qui ne se déforme pas facilement. Un pinceau un peu plus souple sera bien mieux adapté dans ce type d’écriture-là. Ce serait un peu comme pour le ski : le profil de la paire de ski adéquate est différent dans le cas d’une épreuve de descente ou de slalom.
Car ce n’est pas que ce blog aime faire dans le parallèle démagogique mais parce que si en fait, on vous le dit : la calligraphie, c’est comme faire du ski et c’est tout aussi fun (voire même bien plus fun) !!!
Que ça vienne d’une paire de ski ou d’un pinceau, c’est une affaire de sensations avant tout. Avec les sensations qui vous viennent des skis qui sont en contact avec la piste, vous sentez que la neige est dure, que vous êtes entré dans la poudreuse, le profil de la pente etc. et vous adaptez votre vitesse ou votre technique en conséquence.
Pour la calligraphie, c’est la même chose : la neige c’est l’encre, la piste le papier et vous avez votre pinceau en guise de paire de ski. Et je dis ça sérieusement en plus, c’est ça le pire !
Comme pour le ski, il est important d’avoir du bon matériel, certes mais, une bonne technique de glisse vous permettra de palier à toute faiblesse. Tâchez de toujours bien garder le contact avec la piste afin d’afin d’assurer au mieux la descente. Tout moniteur de ski vous le dira : ne mettez pas de tension inutile !!! Quand vous êtes sur votre paire de ski, les genoux sont bien détendus et en légère flexion. En calligraphie, faites en sorte que le ressort de votre pinceau ne soit jamais ni trop tendu ni trop relâché, c’est comme ça que vous écrirez de jolis caractères.
La où ce blog pêche un peu, c’est pour le planter de bâton car à notre connaissance, il n’y a pas de technique équivalente en calligraphie. En revanche, le verre de vin chaud peut également s’appliquer et d’autant plus si vous optez pour l’alcool de riz plutôt. Après ça, le pinceau a tendance à bien mieux tourner mais attention, c’est surtout dans la tête alors évitez de trop abuser de cette solution qui n’en est pas une.
Je constate avec joie que vous êtes arrivés jusqu’à ces dernières lignes cher lecteur !!! Le défi est relevé, impossible ne correspond pas à la nationalité de ce blog, qu’on se le dise !