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Petits mensonges entre poètes

Qu’il ne soit pas dit que lors de ce long mois d’interruption, ce blog en aura profité pour se tourner les pouces ! Au contraire, j’ai travaillé dur du pinceau et du haikai et je suis heureuse de vous en faire partager les fruits. Pour commencer, cette semaine, je vous livre quelques impressions sur un très célèbre site poétique japonais que je suis allée collecter dans l’intervalle rien que pour vous, les lecteurs de ce blog (et parce que je cherchais une destination sympa et originale pour mes vacances, c’est un peu vrai aussi !) : l’île de Sadoga, une petite île dans la mer du Japon au large de Niigata.

Des jolies petites fleurs sur l’île de Sadoga
Des jolies petites fleurs sur l’île de Sadoga

Il faut savoir que la réputation poétique de l’île de Sadoga  ne lui était a priori pas pré-destinée : à l’époque Muromachi (14-15ième siècle), cette île était devenue une prison où l’on envoyait en exil les opposants politiques au shogunat. Ensuite, à l’époque d’Edo (17-19ième siècle), une mine d’or a été découverte et on y a envoyé des criminels condamnés aux travaux forcés.  Et puis finalement, par un beau soir du mois de Juillet, notre grand poète voyageur Basho qui remontait vers le nord en longeant la côte de la mer du Japon s’est arrêté à la hauteur du village de Izumozaki et frappé par le paysage, il a composé le haiku suivant :

sado
Une très bonne photo loupée, non ?

荒海や…  Ura umi ya / Ah, mer déchaînée !

佐渡によこたふ… Sado ni yoko tafu / S’étendant à travers l’île de Sadoga

天の川… Ama no gawa / La voie lactée.

C’est ainsi que notre génial poète brossa si simplement mais si magnifiquement l’atmosphère dramatique de l’île de Sadoga, à travers des côtes frappées par la violente houle de la mer du Japon et en contraste avec la sérénité qui se dégage du ciel baigné par la lumière de la voie lactée.

En réalité, devenir un site poétique est avant tout une question d’opportunité, qu’on se le dise ! La voie lactée, « Ama no gawa » qui se traduirait littéralement par « le fleuve céleste » (le haiku sonne d’autant plus poétique en japonais), est un mot de saison qui désigne un jour particulier du mois de Juillet (plus précisément le 7 Juillet) et il avait l’avantage certain de marquer dans le journal de voyage le moment du passage à Izumozaki. On pourrait imagine que si Bashô était arrivé un peu avant ou après par exemple et bien c’était loupé ! L’île de Sadoga serait restée à tout jamais un simple et très triste souvenir d’une période particulièrement cruelle de l’histoire du Japon. Par exemple, alors que l’on manquait de criminels et donc de bras pour faire tourner la mine, le shogun Tokugawa eut l’idée de recruter (de force) des sans-papiers ou sans-domicile-fixe… des gens a priori innocents mais qui pouvaient disparaître du jour au lendemain sans que personne ne s’en soucie.

Un cimetière à Sadogashima
Un cimetière à Sadogashima

Pour mon témoignage, je commencerai par vous le préciser : de Kyoto, Sado n’est pas la porte à côté ! Il faut déjà se rendre à Niigata (574 km au nord de Kyoto) et prendre un ferry qui met à peu près deux heures et demi pour arriver au port le plus proche de l’île. C’était un vrai voyage à la japonaise où j’ai passé plus de temps à y aller qu’à rester sur place… ce qui se rapproche au mieux des conditions de voyage de Basho finalement. De vraies vacances très pittoresques donc !

Un joli temple de Sadogashima
Le très joli jardin d’un temple de Sadogashima

Mais quelle ne fut ma surprise de constater que depuis le port de Niigata par ce grand beau ciel bleu si dégagé… absolument impossible de distinguer au loin la moindre forme rappelant les côtes de l’île de Sadoga ! Effectivement, je n’étais pas au même endroit que Basho mais quand même, là, je me suis mise à douter un peu. Enfin, au bout de 1h30 de traversée, on finit par apercevoir les côtes mais dans le même temps, la nuit tombait et quand j’ai essayé d’immortaliser avec mon appareil photo… pas assez de lumière… mes doutes se sont renforcés.  Je confirme toutefois que l’île est un endroit terrible pour regarder la voie lactée car il n’y a pas beaucoup de lumières parasites, en conséquence on distingue bien les étoiles… au dessus de sa tête ! Oui parce qu’en fait, quand on regarde à l’horizontal, un paysage au loin devant soi… les lumières de la voie lactée… oui ben non, on peut pas les voir, c’est pas possible.

Je n’aime pas casser les mythes ni jouer les rabat-joie mais quand même, je dois vous le signaler car je me suis renseignée à mon retour : le haiku n’est probablement pas du vrai vécu et vraisemblablement du trafiqué ! Le carnet de voyage de Basho rempli de ses géniallissimes haiku est une version qu’il a rédigé quelques années après le dit-voyage. Il est apparu tout d’abord dans le compte-rendu d’une réunion de poésie et si l’on en croit les commentaires, ces quelques vers auraient été inspirés à Basho suite à son passage dans la région. Ensuite, si l’on regarde ensuite le carnet de voyage (écrit en temps réel lui) de son compagnon de voyage, il est reporté qu’à leur arrivée à Izumozaki… il pleuvait assez fort.

Ouh la la le vilain tricheur !!!

Oui mais c’était plutôt de bonne guerre car l’écriture de vers en différé et arrangés à sa sauce était monnaie courante à cette époque, l’essentiel étant de trouver une bonne composition poétique avant tout !

Et pour le cas de Basho et l’île de Sado, ce fut particulièrement réussi… vous ne trouvez pas ?

Un coucher de soleil à Sadogashima
Un coucher de soleil à Sadogashima

Un peu de correction si vous le voulez bien…

Dans une ancienne version de ce blog, nous vous avions déjà parlé du grand bananier, vous vous souvenez ? Et bien aujourd’hui on y revient encore.

J’arrête ici les petits nouveaux ou les lecteurs amnésiques : aucun rapport avec une boisson chocolatée en poudre (oui je sais, elle était facile celle là), il s’agit de Bashô (芭蕉 1644-1694), une sorte de Baudelaire nippon sans l’absinthe, l’opium ni les femmes. Car si l’avis de ce blog vous intéresse, les artistes japonais semblent avoir en règle générale une vie bien plus saine que leurs homologues occidentaux. En tout cas, nous retiendrons que l’inspiration principale de Bashô, ce sont les choses de la nature, les beaux paysages et le passage des saisons… le tout en état de parfaite sobriété, s’il vous plait.

Une des nombreuses statues de commémoration du passage de Bashô dans la région Tohoku (Ishinomaki)
Une des nombreuses statues de commémoration du passage de Bashô (devant) et son fidèle disciple Sora dans la région du Tohoku (Ishinomaki)

Bashô, c’était un homme qui a révolutionné la poésie japonaise et un vrai artiste engagé comme ce blog les aime !

Alors attention sur ce que nous entendons par « engagé ». En réalité, il est resté célibataire jusqu’à sa mort même si selon certains témoignages, il « aurait » entretenu pendant de nombreuses années une relation avec une femme qui « serait » devenue mère célibataire dans la période… Le mystère restera entier sur sa descendance ; officiellement, notre poète a entièrement dédié sa vie au célibat et à la bonne cause : la poésie. Il est tout de même le papa reconnu du haiku, une version très courte de poème japonais en trois vers de 5-5 et 7 syllabes. Ou 7-5-5. Ou 5-7-5 (contrairement au tiercé, dans le haiku l’ordre importe peu tant que vous avez la combinaison « deux cinq / un sept »).

Dans sa dernière décennie, alors qu’il s’était fait un petit nom dans le milieu et qu’il aurait pu en profiter pour se la couler douce, Bashô ne s’est pas reposé sur son bananier (ha ha ha elle est bien bonne n’est-ce pas ?), il s’est mis à parcourir le Japon de long en long (la forme de l’île principale) à la recherche perpétuelle d’inspiration pour ses poèmes… tout en tentant de recruter de nouveaux disciples.

Oui mais attention ! C’était une grande prise de risque… Le voyage au Japon du 17ie siècle était bien loin de la franche rigolade d’aujourd’hui dans les trains grande vitesse avec la clim et les sièges inclinables. A l’époque, c’était un véritable défi physique et beaucoup de personnes y ont laissé leur vie… ce fut le cas pour Bashô car la maladie l’a emporté lors de ce qui devait n’être qu’une escale de son (tout dernier) voyage.

Matsushima, classé un des plus beaux paysage du Japon. Bashô a été totalement subjugué par la beauté du lieu qu'il en a eu le ver coupé... Seul ce haiku très facile à retenir lui est sorti de la bouche : Matsushima ya Ah Ah Matsushima Matsushima ya
Matsushima, classé un des plus beaux paysage du Japon. Bashô a été totalement subjugué par la beauté du lieu qu’il en a eu le ver coupé… Seul ce haiku (très facile à retenir) lui est sorti de la bouche : Matsushima ya / Ah Ah Matsushima ya / Matsushima ya

Pour ce qui concerne ce post, nous allons parler d’un autre voyage qu’il a bien fini et dont il a fait le récit dans son très célèbre journal « Oku no hoso michi« . L’étroit chemin du fond. Depuis Edo (l’ancien nom de Tokyo), il est parti dans le grand nord du Japon, cette région rendue tristement célèbre par le tsunami de 2011 mais qui, bien avant ça, contenait un nombre important de sites magnifiques dont les charmes avaient été moult fois vantés par les grands poètes classiques.

Ensuite, il est redescendu vers le sud en longeant le bord de la mer du Japon jusqu’aux environs du lac Biwako. Au total, à peu près… 2400 km !!! Et oui, c’est pourquoi ce blog se permet des prises de position sur l’hygiène de vie des artistes japonais, figurez-vous.

Il existe plusieurs versions de « Oku no hoso michi » car Bashô ne s’acharnait pas seulement sur les kilomètres mais également sur ses écrits qu’il travaillait, retravaillait et re-retravaillait… pour mieux les re-travailler ensuite ! Dans la dernière version du journal, manuscrit réalisée de sa belle main avec son plus beau pinceau, six ans après son retour de voyage, sur les 32 pages, on en compte 24 qui sont retouchées avec des patch pas très discrets… Regardez :

Le manuscrit de Oku no Hoso Michi
Un passage du manuscrit de Oku no Hoso Michi
oknohosomichi2
Un autre passage du manuscrit de Oku no Hoso Michi

Un manuscrit qui a de la correction donc !!!

Ou qui était bourré d’erreurs diront les plus pessimistes de nos lecteurs.

On trouve plusieurs sortes de corrections. Pour commencer, celles qui viennent probablement de petites fautes d’attention en recopiant son brouillon. Dans ce cas, Bashô tentait tout d’abord de les effacer en utilisant un petit bout de bois pour gratter le papier, un peu comme le principe d’une gomme. Quand le seul grattage ne suffisait pas pour masquer l’erreur ou quand le papier s’était déchiré dans la manœuvre, il collait un petit morceau de papier sur lequel il ré-écrivait le ou les bons caractères.

Dans d’autres cas, ce sont carrément des passages entiers qui ont été l’objet d’un bon copier coller à l’ancienne. Pour finir, avec des analyses poussées de radiographie et en vérifiant notamment les fils et les trous d’aiguilles sur la reliure du manuscrit, on a également découvert que cela ne coïncidait pas toujours et que certaines pages avaient été déchirées alors que d’autres avaient été rajoutées après.

Vous allez donc monter au créneau pour protester car merci mais bon on n’apprend pas grand chose de révolutionnaire : vous aussi vous faisiez ça avec votre cahier d’école sous le regard désespéré de votre maîtresse (faut dire que le tipex d’autrefois, c’était du travail de cochon garanti).

Pour la défense de ce blog, je me suis dit qu’à notre époque numérique où l’on ne garde plus aucune trace de nos corrections, un petit rappel sur les fondamentaux du couper-copier-coller ne ferait jamais de mal. Ensuite, permettez-moi de conclure que le génie ça se travaille, il n’y a pas lieu de faire de complexes ou de tergiversions « ai-je suffisamment de talent ou non ? » mais bien de relever ses manches et de se mettre au boulot.

C’est peut être aussi un mythe qui tombe pour ceux d’entre vous qui pensaient que, de part le caractère indélébile de l’encre de Chine, les calligraphes avaient pour obligation d’écrire avec beaucoup de soin sans ne commettre aucune erreur sous peine de devoir tout recommencer depuis le début ! Mais si vous voulez l’avis de ce blog qui décidément aime trancher dans le vif : Bashô avait bien plus de déontologie poétique que calligraphique.

Mais où va le monde ?

Résumé des épisodes précédents :
Après avoir évoqué cette très très belle période de l’histoire du Japon, la période Heian, on continue dans la nostalgie des belles époques d’autrefois où time was not money et où on pensait que waïfaï était… un propos insultant peut être ???
 

Cette semaine, je me suis mise à penser à l’avenir de la calligraphie et… comme pour nos retraites et nos congés payés, je ne l’ai pas vu en rose. Les ordinateurs portables lui ont fait déjà mis un sacré coup dans l’aile et au train où vont les choses…

avant_apres
Que ce soit en termes d’encombrement, de poids ou de nombre de doigts à utiliser… la concurrence est rude pour la calligraphie !!!

Mais attention, ce n’est pas une raison pour se laisser abattre !!! Ce blog éducatif est aussi de nature résolument optimiste, qu’on se le dise !!! 

Supposons que, dans quelques générations, on arrête de torturer les petits écoliers afin qu’ils sachent écrire de leur main et qu’on leur apprenne uniquement à utiliser leur index… Alors ceux qui se mettront à l’écriture avec leurs petites mains ne le feront plus par obligation ou par nécessité mais PAR PLAISIR UNIQUEMENT !!! Pour nos petits enfants, la calligraphie ne sera que du bonheur sans contrainte. Génial, non ? 

Et ce n’est pas tout ! Ils en apprendront des choses !!!

Lorsqu’on utilise un pinceau pour écrire des caractères, on comprend vite que ça ne marche pas du tout si on n’utilise que son poignet : il faut utiliser tout le bras et aussi se tenir bien droit avec la colonne vertébrale bien étirée. Au bout de quelque temps, on finit aussi par réaliser que tous les mouvements du pinceau doivent être initiés par le bassin.

J’entends déjà nos chères têtes blondes s’exclamer avec étonnement : « Quoi ??? Je suis bien plus qu’un cerveau affublé d’un index à effet tactile ??? »

Classé un des plus beau paysage du Japon, un beau symbole d'une belle époque révolue sans internet ni tablette.
Matsushima, classé dans l’ancien temps comme l’un des plus beau paysage du Japon… un beau symbole d’une belle époque révolue ou internet et tablette ne rimaient à rien.

Eh oui les enfants !!! Avec la calligraphie vous apprendrez à reprendre conscience de votre corps d’être humain dans sa totalité. Par ailleurs, vous apprendrez à analyser puis reproduire des caractères au tracé complexe et à en apprécier l’esthétisme. 

En résultat, vous développerez tout un tas d’aires cérébrales et deviendrez bien plus intelligents que vos petits camarades qui se la péteront peut être avec leur nouveau smartphone mais n’empêche que ça n’ira pas plus loin qu’une toute petite aire toute ridicule de leur tout petit cerveau. 

Vous goûterez sûrement avec plaisir de « mettre les mains dans le cambouis » en pratiquant une activité manuelle. Certes, il vous sera impossible d’annuler ou de revenir à la dernière sauvegarde si votre dernier tracé est loupé et vous devrez écrire un par un chaque caractère sans utiliser la fonction copier-coller… mais !!! C’est l’accumulation de tous ces efforts qui vous donneront finalement ce grand sentiment de SATISFACTION du travail accompli. 

Et tout ça grâce à qui ? Grâce à Mamie Shirubii !!! Peut être même que vous irez jusqu’à me pardonner de ne pas être une gentille petite grand-mère dévolue à la confection de gâteaux pour ses petits-enfants. C’est pour ça aussi que je tenterai de me rattraper en vous livrant ma petite recette du jour.

L’ENCRE DE CALLIGRAPHIE (pour une personne)

Vous pouvez trouver dans le commerce des encres liquides déjà toutes faites mais je ne vous conseille de ne pas les utiliser (ou alors très rarement quand vraiment vous n’avez pas le temps de faire de la vraie). Sachez qu’elles contiennent des produits chimiques notamment des conservateurs et que la texture est très consistante. Certes, cela rend la tâche bien plus facile pour les débutants (ça ne fait pas de gros pâtés même si on ne manie pas le pinceau assez vite) mais elles sont d’un noir particulier que les habitués reconnaîtront facilement. 

« Hou la la ! C’est de l’encre pas fait main !!! Retourne donc à ton smartphone, flemmard !!! » dira-t-on en découvrant le subterfuge.

encre
Une bonne encre ça se mérite !!!

Il faut bien comprendre que ce n’est pas que le calligraphe soit contre se faciliter la vie mais savoir jouer sur la texture et la couleur de l’encre fait partie de la technique de calligraphie. C’est comme pour l’oeuf Mayo, on reconnait tout de suite une mayonnaise faite maison et ça fait toujours forte impression.

Ingrédients :

  • un bâtonnet d’encre dite de Chine (mélange de substances végétales avec de la suie) mais de préférence de fabrication japonaise car elle sera de meilleure qualité et embaumera votre salon d’un délicat parfum.
  • un peu d’eau (les puristes utiliseront de l’eau de source mais l’eau du robinet…  c’est bien pratique aussi et ça change pas grand chose).
  • beaucoup d’huile de coude.

Verser un peu d’eau sur la partie plate du suzuri (l’encrier en pierre). Frotter le bâtonnet suivant des petits mouvements circulaires ou longitudinaux. Verser au fur et à mesure de l’eau par petites quantités tout en continuant les mouvements de frottement, calmement et avec délicatesse pendant au moins 30 mn. Servir à température ambiante. Consommer dans la journée ou conserver au réfrigérateur (l’encre est périssable).

Bonne nouvelle, je vous ai trouvé une version raccourcie en image…

Astuce de grand-mère 1 : Il est dit que la meilleure encre était celle fabriquée par les princesses de l’époque Heian, ces femmes fragiles et délicates qui frottaient avec nonchalance et ne mettaient aucune force dans leur mouvement… Et qui n’avaient pas la télé et avaient du temps à loisir, c’est vrai ! Moins vous mettez de force, plus ça prend de temps mais meilleure est l’encre… faites votre choix.

Astuce de grand-mère 2 : Même s’il faut compter au moins 30 mn pour obtenir un bon résultat, ce temps n’est pas perdu s’il est mis à profit pour calmer ses esprits et se concentrer. Les mouvement de frottement sont aussi des exercices d’échauffement des muscles du bras. Vous pouvez également en profiter pour étudier votre le modèle et visualiser les mouvements du pinceau. 

Astuce de grand-mère 3 : Beaucoup de facteurs entrent en jeu dans la préparation de l’encre, en particulier la température et l’humidité de la pièce. Avec la chaleur de l’été (ou une pièce bien chauffée en hiver), on mettra bien moins de temps pour obtenir une texture bien huileuse ; en revanche, la qualité de l’encre sera moins bonne, elle aura tendance à devenir beaucoup plus pâteuse. Pour une pièce non-chauffée en hiver, je vous conseille de préchauffer la pierre de l’encrier (en la plongeant quelques minutes dans l’eau chaude par exemple), cela devrait vous faire gagner du temps sur le grattage.

Voilà ! Je m’arrête là pour aujourd’hui les enfants car ce soir c’est la re-re-rediffusion de Derrick et en plus on va prendre le JT en retard si ça continue et je voudrais pas louper la météo pour demain.

Pour une joyeuse Saint-Valentin toute en caractère

Résumé de l’épisode précédent
Dans ce blog de grande qualité instructive tout en restant très amusant, nous avons vu la dernière fois que l’écriture japonaise est constituée de trois types de caractères : les kanji (漢字idéogrammes d’origine chinoise au tracé compliqué), les hiragana (ひらがな caractères propres à la langue japonaise au tracé simple et arrondi) et les katakana (カタカナ propres à la langue japonaise au tracé simple et carré).
 
 

Au Japon, c’est souvent le pays où ne fait pas comme dans les autres pays, mais il y a quand même des choses qui sont « tout ce qu’il y a de plus normal » même pour nous les occidentaux.

La "baie aux anges" de Shodo-shima, un site ultra romantique (au sens touristique du terme).
La « baie aux anges » de Shodo-shima, un site ultra-romantique mais au sens surtout touristique du terme.

Par exemple, la Saint-Valentin au pays du soleil levant est un événement tout ce qu’il y a de plus commercial… avec la particularité que la fête est annoncée dès le mois de Janvier avec les rayons des supermarchés qui se remplissent soudainement de ventes spéciales de chocolat !

Ouf, quelque chose de pas si normal et comme c’est un peu mon fond de commerce, tant mieux !

En effet, il est de coutume que les femmes japonaises offrent du chocolat à leur valentin. Comme les hommes japonais sont par ailleurs plutôt malins, figurez-vous qu’il n’y a pas de règle exclusive concernant qui est désigné comme valentin de quelle demoiselle. Le seul fait d’être un garçon de la classe, un collègue masculin dans le même bureau et… vous voilà octroyé le privilège de recevoir des chocolats sous toutes formes diverses et variées ! Une honteuse ségrégation contre les femmes qui aiment le chocolat, si vous voulez mon avis. Cependant, avant que j’ai pu crier au scandale machiste, une amie japonaise m’a expliqué la contre-partie : en Mars, il y « aurait » une autre fête, où les hommes « seraient » censés offrir de la bijouterie en échange des chocolats de Février. Ce marché « serait » donc financièrement à l’avantage des femmes… Notez que j’utilise le conditionnel car (comme par hasard) cette fête en Mars a un battage médiatique bien plus discret et est bien moins suivie que la Saint Valentin.

chips_chocolat
Des authentiques chips au chocolat (dans la catégorie des choses qu’on ne voit qu’au Japon)

Enfin, pour ce qui nous concerne, la Saint-Valentin va être l’occasion d’avancer dans notre leçon d’écriture japonaise.

Dans le supermarché à côté de chez moi, j’ai trouvé ça (cf photo sur la gauche) et je n’ai pas pu m’empêcher de l’acheter pour vous le montrer. Et vous ne rêvez pas et comme cela est indiqué avec les caractères « romaji » que vous pourrez tous lire sans peine, il s’agit bien de…

CHIPS AU CHOCOLAT !!!

Mais attention car ce sont des 贅沢 ショコラ (« Zeitaku chocolat ») littéralement « Luxe chocolat » . On se tiendra pour dit que je ne vous ai pas choisis pas n’importe quel paquet de chips qu’on trouverait dans le ED japonais du coin pour vous instruire (non mais, pour qui me prendriez-vous par hasard ???).

Et je dirais même plus : しお味に、チョコっと甘さを (« Shio aji ni, choco to amasa wo ») soit tenez-vous bien et préparez-vous au choc dégustatif « le goût salé et la douceur du chocolat ». Miam miam. Je sais pas pour vous mais pour moi, c’est au second degré que je me lèche les babines.

Bon allez, au boulot !

Premier exercice : Identifions les différents type de caractères dans ces deux phrases.

  • les kanji : 贅沢 (luxe) 味 (goût) 甘(douceur, sucré)
  • les katakanas : ショコラ (chocolat avec la prononciation en français) チョコ (chocolat avec la prononciation en anglais « chocolate »)
  • les hiragana : しお(sel)  に (« sur »)  と(« et »)  を(particule introduisant le complément d’un verbe)

Deuxième exercice : Que peut-on en déduire des usages particuliers de chacun des types de caractères ?

  • les kanji… a priori, on les utiliserait pour les noms.
  • les katakana… a priori, on les utiliserait pour les noms d’origine étrangère.
  • les hiragana… à part l’exception du sel, a priori, on les utiliserait pour des particules grammaticales.

Troisième exercice : Quelle est la nature de chacun des types de caractères ?

  • les kanji… si l’on fait exception du « luxe », a priori : un caractère = un concept.
  • Pour les katakana, on a par exemple ショ / cho – コ / co – ラ / la. Il y a une correspondance un caractère, une sonorité.
  • Pour les hiragana, il y a une correspondance un caractère = une sonorité.

Voilà donc la leçon d’aujourd’hui !!!

Les kanji, ces caractères chinois d’apparence plutôt compliquée, sont ce qu’on appelle des idéogrammes, c’est à dire qu’un caractère représente une idée. Un caractère veut dire « goût » par exemple. Quelques fois, c’est plus compliqué et comme pour l’idée du luxe, on utilise des combinaisons de deux autres idées (贅 = extravagance – 沢 = lac). Il n’y pas de lien (évident) entre le caractère et sa lecture… C’est quelque chose peu ordinaire pour nous les occidentaux qui utilisons un alphabet, n’est-ce pas ?

Les hiragana et les katakana sont des alphabets syllabiques, c’est à dire qu’un caractère (ou pour certains cas, une combinaison choisie de deux caractères) correspond à une syllabe sonore. Il y 46 caractères par alphabet qui permettent de transcrire la totalité des sonorités de la langue japonaise. Les hiragana sont utilisés principalement pour les formes grammaticales, les noms qui n’ont pas d’idéogramme chinois ou alors, pour simplifier la lecture (par exemple, plutôt que d’utiliser un idéogramme chinois d’usage peu courant, on l’écrit en hiragana que n’importe quel enfant japonais pourra lire). Quant aux katakana, ils sont utilisés principalement pour transcrire les noms d’origine étrangère et/ou pour mettre en relief les sonorités d’un nom (les onomatopées, par exemple).

Voilà, c’est fini pour ce nouveau post et cette nouvelle leçon.

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P.S. 1 : C’est dingue ce qu’on peut apprendre grâce à un seul paquet de chips, non ?
P.S. 2 : Rajoutons une nouvelle touche de salé, un petit grain de sel ! En vérité, dans les dictionnaires, pour le chocolat, vous ne trouverez que la version officielle « chocolate » mais la version française « chocolat » est devenue très à la mode et est vue comme une manière bien plus raffinée de présenter le produit. 
P.S. 3 : L’histoire ne dit pas si ces chips sont vraiment mangeables ou non, c’est vrai que l’on reste un peu sur sa faim du coup ;-).

Le sens Kin-Gin

Dans les classiques de « je visite Kyoto à la saison des feuilles d’érables rouges », il y a évidemment la journée, petit déjeuner Kinkakuji (le pavillon d’or) et dîner Ginkakuji (le pavillon d’argent). C’est vrai que je me lève tard (10h30) et que je dîne très tôt (15h) mais ce sens de visite est le meilleur et je vous le recommande.

Quoique si on y réfléchit…

Comme le Kinkakuji est à l’ouest de Kyoto, là où le soleil se couche, le Ginkakuji à l’est de Kyoto, là où le soleil se lève… c’est peut être par simple esprit de contradiction (très prononcé chez moi). En tout cas, la lumière au Ginkakuji était fantastique à 15h et je vous préviens c’est vraiment la dernière limite car après elle tombe et tout devient bien moins joli et impossible à prendre en photo.

Historiquement, c’est bien plus correct de le faire dans le sens là ! Si le Kinkakuji a été bâti par un shogun plutôt « rococo » dans l’âme, le Ginkakuji a été conçu par son petit fils… Un shogun à l’esprit plus « zen-épuré » mais avec la ferme intention de coiffer son grand-père au poteau dans les guides touristiques du futur quand même ! Le sens de visite Kin-Gin est donc chronologiquement plus correct (en excluant le fait que le pavillon d’or est une reconstruction moderne du pavillon d’origine).

Un petit déjeuner traditionnel à Kyoto (le Kinkaku-ji)

Il faut reconnaître l’avantage dans le sens Kin-Gin que, la plupart des gens préférant le pavillon d’argent, on se garde le meilleur pour la fin ! Moi avec mon goût prononcé pour prendre de face le soleil, c’était difficile d’avoir une belle photo du dîner Ginkakuji d’hier et je ne vous mettrais peut être pas l’eau à la bouche…

Mais ! Ça permet d’éclaircir un point important…

Un dîner traditionnel à Kyoto, le Ginkakuji.

Vous pouvez voir les reflets argentés du temple sur la photo et je ne pense pas que cela soit dû (uniquement) aux filtres Photoshop. L’origine du nom « Temple d’Argent » proviendrait bien de la peinture qui donne des reflets argentées et non pas car la construction a été achevée sans pouvoir recouvrir le tout de feuilles d’argent par manque de moyen. Cette dernière version est donnée par la brochure distribuée à l’entrée du Ginkakuji et est probablement un test pour savoir jusqu’à quel point il est possible de duper les touristes étrangers qui viennent au Japon.

Enfin, dernier avantage majeur pour le sens Kin-Gin… au vu de là où j’habite, c’est bien plus pratique et ça se trouve rien ne vaut un petit temple d’or au dîner ???

Une histoire (véridique) de tortue

Je continue mes histoires sur ce super dimanche ensoleillé d’Octobre à Kyoto car il s’en est passé des choses, figurez-vous ! A côté du Tôfuku-ji, il y a un petit temple plutôt sympa qui s’appelle le Funda-in… Il n’est pas exceptionnel mais il est particulièrement calme et il n’y a pas beaucoup de visiteurs (contrairement au Tôfukuji), c’est l’occasion de se poser un peu et c’était pas du luxe.

Dans le petit jardin zen, il y a de très amusants empilements de pierre et si vous lisez le texte en anglais sur la brochure, vous apprendrez que les deux premiers amas représentent une tortue (sa carapace et sa tête) et l’autre au fond, une grue. Bon, même sans la brochure et avec un très très bon sens de l’observation… on aurait jamais pu deviner, faut être clair. Pour l’anecdote, au Japon, la tortue et la grue sont les deux symboles d’une très longue espérance de vie, 1000 ans pour la tortue et 10 000 ans pour la grue (je ne suis pas sûre que ce soient des faits scientifiquement prouvés pour autant).

Si vous lisez le texte japonais de la brochure (notez, comme d’habitude, il est trois fois plus long que la traduction anglaise, c’est rageant quand on ne peut pas le lire), vous apprendrez qu’un assez célèbre moine-peintre Sesshū fut chargé de la rénovation du temple et qu’on lui demanda de dessiner une jolie tortue sur un des murs. Le pauvre était malheureusement en panne d’inspiration et malgré de nombreux mois d’attente, il n’arrivait toujours pas à s’exécuter. C’est alors qu’il décidât, par un beau matin ensoleillé, d’aller se changer les idées dans le jardin et qu’il commença à s’amuser en assemblant du sable avec quelques pierres… puis il arrange un peu le tout en rajoutant des pierres par-ci par là… et voilà que le résultat ressemble à s’y méprendre à une tortue !

Bon d’accord, moi aussi j’étais sceptique en regardant le tas de pierre mais il fallait être là au 16ième siècle pour juger, ça a pu changer depuis.

Venons au clou de l’histoire : ne voilà-t-il pas qu’à la nuit tombée, cet amas de pierre se met à marcher tout seul comme si c’était une vraie tortue ! C’est pas incroyable ça ???

Si, effectivement, ça l’est plutôt, vous avez raison.

Bref. Ne voilà-t-il pas que le moine chef du temple se lève la nuit, regarde dans le jardin et se prend une sacré flippe en voyant quelque chose bouger comme si c’était une tortue vrai de vrai sauf que dans la journée, c’était juste un amas de pierre.

Le lendemain matin, le pauvre Sesshū a du se prendre un bon savon : non seulement il a rien foutu depuis des mois, le mur est toujours vide, mais y a ce truc énorme qui encombre le jardin et qui bouge tout seul la nuit… mais tout ça n’est pas dit explicitement dans la brochure, c’est vrai, je m’égare.

Finalement, il fut convenu de laisser le tout tel quel car c’était devenu un chef d’oeuvre plus vrai que nature comme qui dirait. Par mesure de sécurité tout de même, on rajouta une grosse pierre bien lourde au sommet de l’édifice, histoire d’entraver les possibles mouvements de la chose (attention pas celle là, celle de la photo ci-dessous).

Vous la voyez la tortue maintenant, non ?  

Contrairement à Sesshū, cette histoire de tortue m’a beaucoup inspiré ! Déjà, la tortue est un élément clé de la calligraphie, c’est à partir de cet animal que l’écriture chinoise a débuté. J’ai donc pris mon pinceau et mon dictionnaire de kanji… je me suis bien amusée car le caractère tortue d’origine (pas celui d’aujourd’hui qui a été un peu simplifié) est un véritable casse-tête, regardez ! Que ce soit de trouver l’ordre de tracé des traits en style classique (Kaisho) ou dans le tracé tout court du style cursif (Sosho)…

Et puis, je garde le meilleur pour la fin, voici le tout premier ancêtre du caractère… un  dessin de tortue, vous la voyez n’est-ce pas ?

Non toujours pas ? Allez, un indice : inclinez-la tête de 90 degrés dans le sens des aiguilles d’une montre et rendez-vous au prochain article pour des explications complémentaires…

 

La bonne fortune de l’est / 東福

Cela fait trois ans que je vis à Kyoto, j’ai ma petite routine, je reste beaucoup enfermée chez pour m’entraîner à la calligraphie et.. je finis par oublier pourquoi je suis venue ici. Quand je n’arrive pas à bien écrire, qu’il pleut toute la journée, que j’ai envie d’une petite soirée wine & cheese par exemple, je deviens nostalgique et je pense à ces belles années dans mon pays natal. Regardez ce que vous trouvez typiquement comme fromage au supermarché à côté de chez moi.

Cheeeeese !
Vous n’oublierez pas de sourire pour la photo…

Ça s’appelle du fromage (mais au Japon uniquement) et ça a tout sauf le goût de fromage. C’est censé être parfumé au thé Earl Grey et je confirme que ce n’est tout simplement pas bon et que ça vous donne radicalement le cafard.

Enfin heureusement, il y a les jours comme hier où je me rappelle très bien pourquoi je suis venue à Kyoto. Regardez !

C’est le temple Tôfukuji, au sud de Kyoto, il est particulièrement célèbre pour ses feuilles d’érable qui rougissent en mi-novembre (j’y retournerais donc bientôt avec de nouvelles photos !) et ses jardins de pierre qui ont été réalisés par Shigemori Mirei un très grand concepteur de jardin sec japonais. Les différents jardins du Tôfukuji sont de véritables merveilles. Vous constaterez qu’on ne trouve pas de choses équivalentes dans notre bon vieux pays du fromage.

Pour l’anecdote, le temple d’origine fut construit au 13ième siècle alors qu’il y avait déjà deux splendides temples populaires à Nara (la capitale d’avant Kyoto) :

  • le Tôdai-ji (東大寺 litt. « Grand temple de l’est »)
  • le Kôfuku-ji (興福寺 litt. « Temple d’intérêt pour la bonne fortune» ).

C’est de là qu’est venu le nom : (dai-ji) + (Kô)fuku-ji => Tôfuku-ji (le Temple de la bonne fortune de l’est ou peut être le temple à l’est de la bonne fortune ?).

L’école de bouddhisme à l’origine de la construction du Tôfukuji eut l’intention de relever le défi et de faire construire à Kyoto un temple bien plus grandiose que ceux de ses deux autres concurrents ! A-t-elle réussi ??? C’est difficile à dire car le temple a été de nombreuses fois détruit et reconstruit ; le  hall principal que l’on peut visiter aujourd’hui date de 1890 et le design de ses jardins de 1939. C’est une oeuvre d' »ancien » art moderne et une référence pour les jardins Zen contemporains. Le Tôfuku-ji serait une sorte de Beaubourg dans Kyoto mais en bien plus réussi si je puis me permettre cette mauvaise comparaison et critique.

Tôfukuji-Kyoto-3

La conception des jardins repose sur toute une symbolique très compliquée de la religion bouddhiste. Alors que la première photo représentait des scène liées à notre planète, ce jardin-là est une allégorie de l’univers. Ce sont sept pierres d’origine du Tôfukuji (celui du 13ième siècle) disposées comme la constellation de la grande ourse, devant une rangée de buisson qui symbolisent la voie lactée.

Précision supplémentaire, il ne s’agit pas d’une copie des colonnes de Buren car d’abord, c’est plus ancien, ce serait plutôt un original qu’une copie. Et puis surtout c’est bien plus réussi (désolée Mr Buren, c’est pas que je n’aime pas vos colonnes mais…).

Voilà chers internautes pourquoi je suis venue à Kyoto et si je l’oublie à nouveau, tant pis pour moi, il me restera toujours les baby camembert pour plomber mes soirées déprime !

Si, si… c’est écrit littéralement « Camembert baby cheese » sur l’emballage !

Le pont du ciel - 天橋立

J’ai eu bien du mal à retenir le nom de l’endroit Amanohashidate où je suis allée hier car ce n’est pas logique ! 昨日行ってきた「天橋立」の名前がなかなか覚えられませんでした。漢字の読み方がむつかしいですよね。ご覧ください:

  • 天 = あま Ama (Ciel)
  • 橋 = はし hashi (Pont)
  • 立-て =  たーて ta-te (Se dresser, se mettre debout)

Les kanji 天橋立 ne suffisent pas, il manque un no entre 天 et 橋, et un te à la fin. 天橋立の漢字と漢字の間にも読み仮名がかくれています。読むには、漢字「天(あま)」「橋(はし)」「立(た、だ)」の間に、「の」と「て」という文字が必要ですよ!

Enfin peu importe, c’est un endroit qui était classé dans les trois plus beaux paysages du Japon (17ie siècle) et qui vaut vraiment le coup ! 漢字の読み方のことはこれくらいにして、天橋立は日本三景の一つですからお勧めですよ。

Contre-mesure à la saison des pluies… / 梅雨防止

La mesure la plus efficace contre la saison des pluies au Japon… un voyage à Hokkaido !

日本の四季はすばらしい!でも、困ってしまうのが梅雨(つゆ)。そんな時、ぴったりの場所があります、、、北海道に旅行しよう!

Hokkaido, c’est l’île la plus au nord, remplie de parcs naturels et qui a un climat qui ressemble beaucoup à celui de l’Europe… sauf qu’il fait vraiment très très froid en hiver.

北海道は、もっとも北にある島です。冬の寒さは別として、その豊かな自然とヨーロッパに似た気候が魅力です。

Un des hotspot d’Hokkaido, ce sont les champs de lavande qui donnent une très jolie teinte mauve aux paysages mais… c’est en mi-juillet et à ce moment, j’étais rentrée à Kyoto. Qu’à cela ne tienne ! Regardez ce que j’ai trouvé au bord de la route pour donner une petite touche mauve à mes photos… Ça vaut bien largement les champs de lavande, non ?

北海道には、富良野の町をいろどるラベンダー畑があります。薄紫をはじめ色とりどりの花々が訪れたひとの目を楽しませてくれます、、、でも、それは7月中旬の一時期だったんですね。それまで待てずに訪ねてみました。ラベンダーはほんの少しでしたが、大丈夫!道路沿いにかわいい薄紫の花(アリウム、allium ニンニク)を見つけました。なかなかいけてるでしょ!