Le miroir et la tortue

Pour en revenir à nos histoires de tortue

Les tortues de Kyoto (Kamogawa)

Alors, à votre avis, pourquoi l’écriture japonaise doit-elle tout à cet animal ?

Un message qui date de 1400 ans avant notre ère !

… parce que les premières traces de l’écriture chinoise (adoptée par les japonais) ont été retrouvées gravées au burin sur des carapaces de tortue !

Vraisemblablement, les Chinois de l’époque (1400 ans AJC) avaient pour habitude d’utiliser la dépouille de ce pauvre animal pour envoyer des messages à destination des « dieux », des sortes de texte de divination. Ce sont les ancêtres des caractères japonais que vous pouvez voir sur la photo, juste en dessous. Ils ont bien changé depuis mais  l’époque, ils avaient une allure un peu filiforme dans ce goût là :

Sur notre carapace ici, le même  texte a été écrit deux fois. La partie à gauche de l’axe vertical de la carapace est écrite « normalement », dans le sens encore en vigueur aujourd’hui, c’est à dire d’en haut à gauche vers en bas à droite. La partie droite est inversée, le sens est en haut à droite vers en bas à gauche, et les caractères sont écrit en miroir !

La question s’est donc posée (pour moi au moins) : quelle était la signification à l’époque de l’écriture spéculaire ? (cultivons-nous dans le même temps, en apprenant le vrai nom pour l’écriture « en miroir »)

Evidemment, plus personne n’est là pour donner une réponse probante… mais ça vaut quand même le coup de se poser la question et de réfléchir aux implications de tout ça, si vous me le permettez.

Ecrire un long texte à la main et sans se tromper (note : il n’y a pas de gomme pour un burin), ce n’est plus donné à tout le monde… bizarrement. Nous vivons dans une époque technologique bien étrange, vous ne trouvez-pas ?

Ensuite, écrire en spéculaire… j’ai essayé pour vous et vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça complique les choses. Avant cette expérience, je n’avais pas aussi bien compris tout le génie de Léonard de Vinci d’avoir écrit une partie de ses manuscrits en écriture spéculaire. Pour tenir ses écrits à l’abri des regards indiscrets parait-il ??? J’aurais tendance à penser depuis que Léonard s’est surtout acharné à écrire en spéculaire car c’est une très bonne manière pour développer ses capacités cérébrales. Il faut se creuser les méninges en permanence et comprendre parfaitement les rouages du sens normal pour arriver à renverser correctement, c’est un très très bon exercice pour devenir encore plus intelligent.

Pour en revenir à notre Léonard de Chine, auteur des écrits de la carapace, quel fut donc son intention ? Chose amusante, si on regarde bien sur la photo d’origine (malheureusement, c’est un peu difficile à voir sur cette photo), quelques caractères miroir ont été loupés et sont dans le même sens à gauche et à droite ! Cela dit, ça faisait peut être partie du code de divination après tout…  

Haru-no-kaze / 春の風

春の風や

堤長うして

家遠し

与謝 蕪村

Haru-no-kaze (Vent de printemps), est un haïku de Yosa Buson (18ième siècle) qui m’a particulièrement touché. Déjà, c’est un haïku rempli de nostalgie et moi, la nostalgie, c’est mon rayon surtout depuis que je vis au Japon. Ensuite, Buson et moi n’avons pas vécu au même siècle et c’est très dommage car nous nous serions très bien entendu, nous avons beaucoup de points en commun. 

Par exemple, Buson était un très grand artiste-poète talentueux. C’est un sacré point commun 😉

Autre exemple : il était originaire d’un village (fondu dans l’agglomération Osaka aujourd’hui) qui a été détruit par une inondation, il est monté à la capitale pour faire ses études, il a beaucoup voyagé dans tout le Japon et est finalement venu s’installer à Kyoto à l’âge de 36 ans… Pile tout comme moi ! Sauf que je suis originaire de la région de Fontainebleau et qu’aux dernières nouvelles, Thomery va bien. A part ça, tout pareil.

Quand j’ai lu son poème sur le vent de printemps, j’ai tout de suite saisi ce que mon double poétique japonais avait voulu dire dans ces quelques vers.

春の風や – Haru no kaze… le vent de printemps

堤長うして – Tsutsumi nagaushite… la digue est longue

家遠し – Ie tooshi… la maison est loin

Bon d’accord, il a fallu qu’on m’explique un peu mais ensuite, j’ai compris tout de suite… en quelques jours, pas plus.

En écrivant, j’ai accompagné Buson dans sa promenade par ce bel après-midi de printemps, avec ce petit vent frais et cette digue tout en longueur, bordée de cerisiers en fleur, qui s’allonge à perte de vue… Nous avons décidé qu’on allait la suivre pour voir jusqu’où elle nous mènerait. 

Ah la la ! Quelle belle journée ! Les fleurs et leur parfum enivrant, les pétales qui volent au vent, les petits oiseaux qui chantent, le soleil qui réchauffe… Que de merveilles sur la route, on en prend plein les yeux et on en perd toute notion du temps !

Mais l’après-midi se termine alors que la digue n’en finit plus de s’allonger au devant de nous… nous nous arrêtons quelques minutes et histoire de juger le chemin parcouru, je jette un coup d’oeil en arrière. Ah ! Le petit point noir là bas ! C’est avec un pincement au coeur que je réalise qu’on distingue à peine notre petite maison qui est loin, très loin…  

Sacré vent de printemps qui emporte les promeneurs distraits bien loin de chez eux ! Comment va-t-on faire pour rentrer chez nous maintenant ? 

 

Une histoire (véridique) de tortue

Je continue mes histoires sur ce super dimanche ensoleillé d’Octobre à Kyoto car il s’en est passé des choses, figurez-vous ! A côté du Tôfuku-ji, il y a un petit temple plutôt sympa qui s’appelle le Funda-in… Il n’est pas exceptionnel mais il est particulièrement calme et il n’y a pas beaucoup de visiteurs (contrairement au Tôfukuji), c’est l’occasion de se poser un peu et c’était pas du luxe.

Dans le petit jardin zen, il y a de très amusants empilements de pierre et si vous lisez le texte en anglais sur la brochure, vous apprendrez que les deux premiers amas représentent une tortue (sa carapace et sa tête) et l’autre au fond, une grue. Bon, même sans la brochure et avec un très très bon sens de l’observation… on aurait jamais pu deviner, faut être clair. Pour l’anecdote, au Japon, la tortue et la grue sont les deux symboles d’une très longue espérance de vie, 1000 ans pour la tortue et 10 000 ans pour la grue (je ne suis pas sûre que ce soient des faits scientifiquement prouvés pour autant).

Si vous lisez le texte japonais de la brochure (notez, comme d’habitude, il est trois fois plus long que la traduction anglaise, c’est rageant quand on ne peut pas le lire), vous apprendrez qu’un assez célèbre moine-peintre Sesshū fut chargé de la rénovation du temple et qu’on lui demanda de dessiner une jolie tortue sur un des murs. Le pauvre était malheureusement en panne d’inspiration et malgré de nombreux mois d’attente, il n’arrivait toujours pas à s’exécuter. C’est alors qu’il décidât, par un beau matin ensoleillé, d’aller se changer les idées dans le jardin et qu’il commença à s’amuser en assemblant du sable avec quelques pierres… puis il arrange un peu le tout en rajoutant des pierres par-ci par là… et voilà que le résultat ressemble à s’y méprendre à une tortue !

Bon d’accord, moi aussi j’étais sceptique en regardant le tas de pierre mais il fallait être là au 16ième siècle pour juger, ça a pu changer depuis.

Venons au clou de l’histoire : ne voilà-t-il pas qu’à la nuit tombée, cet amas de pierre se met à marcher tout seul comme si c’était une vraie tortue ! C’est pas incroyable ça ???

Si, effectivement, ça l’est plutôt, vous avez raison.

Bref. Ne voilà-t-il pas que le moine chef du temple se lève la nuit, regarde dans le jardin et se prend une sacré flippe en voyant quelque chose bouger comme si c’était une tortue vrai de vrai sauf que dans la journée, c’était juste un amas de pierre.

Le lendemain matin, le pauvre Sesshū a du se prendre un bon savon : non seulement il a rien foutu depuis des mois, le mur est toujours vide, mais y a ce truc énorme qui encombre le jardin et qui bouge tout seul la nuit… mais tout ça n’est pas dit explicitement dans la brochure, c’est vrai, je m’égare.

Finalement, il fut convenu de laisser le tout tel quel car c’était devenu un chef d’oeuvre plus vrai que nature comme qui dirait. Par mesure de sécurité tout de même, on rajouta une grosse pierre bien lourde au sommet de l’édifice, histoire d’entraver les possibles mouvements de la chose (attention pas celle là, celle de la photo ci-dessous).

Vous la voyez la tortue maintenant, non ?  

Contrairement à Sesshū, cette histoire de tortue m’a beaucoup inspiré ! Déjà, la tortue est un élément clé de la calligraphie, c’est à partir de cet animal que l’écriture chinoise a débuté. J’ai donc pris mon pinceau et mon dictionnaire de kanji… je me suis bien amusée car le caractère tortue d’origine (pas celui d’aujourd’hui qui a été un peu simplifié) est un véritable casse-tête, regardez ! Que ce soit de trouver l’ordre de tracé des traits en style classique (Kaisho) ou dans le tracé tout court du style cursif (Sosho)…

Et puis, je garde le meilleur pour la fin, voici le tout premier ancêtre du caractère… un  dessin de tortue, vous la voyez n’est-ce pas ?

Non toujours pas ? Allez, un indice : inclinez-la tête de 90 degrés dans le sens des aiguilles d’une montre et rendez-vous au prochain article pour des explications complémentaires…

 

La bonne fortune de l’est / 東福

Cela fait trois ans que je vis à Kyoto, j’ai ma petite routine, je reste beaucoup enfermée chez pour m’entraîner à la calligraphie et.. je finis par oublier pourquoi je suis venue ici. Quand je n’arrive pas à bien écrire, qu’il pleut toute la journée, que j’ai envie d’une petite soirée wine & cheese par exemple, je deviens nostalgique et je pense à ces belles années dans mon pays natal. Regardez ce que vous trouvez typiquement comme fromage au supermarché à côté de chez moi.

Cheeeeese !
Vous n’oublierez pas de sourire pour la photo…

Ça s’appelle du fromage (mais au Japon uniquement) et ça a tout sauf le goût de fromage. C’est censé être parfumé au thé Earl Grey et je confirme que ce n’est tout simplement pas bon et que ça vous donne radicalement le cafard.

Enfin heureusement, il y a les jours comme hier où je me rappelle très bien pourquoi je suis venue à Kyoto. Regardez !

C’est le temple Tôfukuji, au sud de Kyoto, il est particulièrement célèbre pour ses feuilles d’érable qui rougissent en mi-novembre (j’y retournerais donc bientôt avec de nouvelles photos !) et ses jardins de pierre qui ont été réalisés par Shigemori Mirei un très grand concepteur de jardin sec japonais. Les différents jardins du Tôfukuji sont de véritables merveilles. Vous constaterez qu’on ne trouve pas de choses équivalentes dans notre bon vieux pays du fromage.

Pour l’anecdote, le temple d’origine fut construit au 13ième siècle alors qu’il y avait déjà deux splendides temples populaires à Nara (la capitale d’avant Kyoto) :

  • le Tôdai-ji (東大寺 litt. « Grand temple de l’est »)
  • le Kôfuku-ji (興福寺 litt. « Temple d’intérêt pour la bonne fortune» ).

C’est de là qu’est venu le nom : (dai-ji) + (Kô)fuku-ji => Tôfuku-ji (le Temple de la bonne fortune de l’est ou peut être le temple à l’est de la bonne fortune ?).

L’école de bouddhisme à l’origine de la construction du Tôfukuji eut l’intention de relever le défi et de faire construire à Kyoto un temple bien plus grandiose que ceux de ses deux autres concurrents ! A-t-elle réussi ??? C’est difficile à dire car le temple a été de nombreuses fois détruit et reconstruit ; le  hall principal que l’on peut visiter aujourd’hui date de 1890 et le design de ses jardins de 1939. C’est une oeuvre d' »ancien » art moderne et une référence pour les jardins Zen contemporains. Le Tôfuku-ji serait une sorte de Beaubourg dans Kyoto mais en bien plus réussi si je puis me permettre cette mauvaise comparaison et critique.

Tôfukuji-Kyoto-3

La conception des jardins repose sur toute une symbolique très compliquée de la religion bouddhiste. Alors que la première photo représentait des scène liées à notre planète, ce jardin-là est une allégorie de l’univers. Ce sont sept pierres d’origine du Tôfukuji (celui du 13ième siècle) disposées comme la constellation de la grande ourse, devant une rangée de buisson qui symbolisent la voie lactée.

Précision supplémentaire, il ne s’agit pas d’une copie des colonnes de Buren car d’abord, c’est plus ancien, ce serait plutôt un original qu’une copie. Et puis surtout c’est bien plus réussi (désolée Mr Buren, c’est pas que je n’aime pas vos colonnes mais…).

Voilà chers internautes pourquoi je suis venue à Kyoto et si je l’oublie à nouveau, tant pis pour moi, il me restera toujours les baby camembert pour plomber mes soirées déprime !

Si, si… c’est écrit littéralement « Camembert baby cheese » sur l’emballage !

Une question de probabilité – 確率の問題

Vous connaissez ce jeu de retirer les pétales d’une pâquerette ou d’une marguerite tout en répétant les mots « Elle/Il m’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ! Pas du

tout ». J’y jouais beaucoup quand j’étais petite et même si je n’avais pas de garçon spécialement en vue car c’est un jeu amusant, non ?

花の恋占いを知っていますか?雛菊(ひなぎく)の花びらを ひとつ抜いては、好きな人の気持ちを詠みます。フランスでは、「脈あり」「首ったけ」、「情熱!」「熱狂!」「あかん↓」と繰り返します。 小さいころはおもしろくてよくやってました。よくって?もう、あてもなくやってましたからね。 *日本ではたんぽぽの花びらも使うみたいです。

Le même jeu existe au Japon dans une version bien simplifiée. Il n’y a que deux possibilités  : suki (il m’aime bien) – kirai (il ne m’aime pas). Cette version japonaise est particulièrement cruelle ! Rendez-vous compte : les probabilités que le garçon en question m’apprécient tombent à 50% au Japon alors qu’elles étaient à 80 % en France ! Par ailleurs, dans ces 80 % de chances françaises, la moitié donnait des sentiments d’amour intenses gagnants ! Les 50 % d’un « il m’aime bien » au Japon font triste mine.

日本にも同じような恋占いがあります。言葉は二つ。わかり易くて「好き」「嫌い」です。 それって残酷じゃない! だって、日本式だとうまくいく可能性はよくて半分の50%でしょ! フランス式なら80%も望みがあるのに! しかもその内に望みが叶い過ぎちゃってるのが過半数なのよ。 日本じゃ恋の喜びも半減てとこね。少子化もやむ無し!って 悲しすぎない?

Après, on se demande pourquoi l’image des français est bien plus romantique que celle des japonais… Un début d’explication peut être ?

フランスといえば日本よりはるかにロマンチックなイメージですよね。 恋占いもしかりかな?

Le pont du ciel - 天橋立

J’ai eu bien du mal à retenir le nom de l’endroit Amanohashidate où je suis allée hier car ce n’est pas logique ! 昨日行ってきた「天橋立」の名前がなかなか覚えられませんでした。漢字の読み方がむつかしいですよね。ご覧ください:

  • 天 = あま Ama (Ciel)
  • 橋 = はし hashi (Pont)
  • 立-て =  たーて ta-te (Se dresser, se mettre debout)

Les kanji 天橋立 ne suffisent pas, il manque un no entre 天 et 橋, et un te à la fin. 天橋立の漢字と漢字の間にも読み仮名がかくれています。読むには、漢字「天(あま)」「橋(はし)」「立(た、だ)」の間に、「の」と「て」という文字が必要ですよ!

Enfin peu importe, c’est un endroit qui était classé dans les trois plus beaux paysages du Japon (17ie siècle) et qui vaut vraiment le coup ! 漢字の読み方のことはこれくらいにして、天橋立は日本三景の一つですからお勧めですよ。

Le printemps de l’hiver – 冬の春

Il n’y a pas de plus belle saison que « le printemps de l’hiver », vraiment, l’Automne c’est ma saison préférée !  四季の中で、冬の春と呼ばれているのが美しい秋、わたしが一番好きな季節です。

Au Japon, l’automne, ça veut dire que – enfin ! – l’été est fini. Les 38° avec un taux d’humidité où vous vous liquéfiez quoique vous fassiez… Tout ça n’est plus qu’un mauvais souvenir. En Automne, on prend son vélo pour sortir et il fait soleil et il fait bon dehors et c’est le bonheur ! La vie devrait aussi simple que ça…

日本の秋と言えば、やっと暑くて大変だった夏が終わった、、、やれやれとほっとする季節です。夏の暑い日差しと汗は耐え難いのですが、秋が深まるにつれて夏のことは忘れてしまいます。晴れた秋の日は、ちょうどいい気候で自転車に乗って出かけるのがとても楽しくて幸せなひとときです! 人生が清々しく感じとれる瞬間、、、

A l’Automne !!!

Les fruits et légumes sont si délicieux.  果物も野菜もおいしい・・・実りの秋!

La lumière est si douce. 柔らかな 秋のひかり

La lune est si belle ! 秋の月も特に美しい!・・・仲秋の名月! Et même si ça n’a pas de rapport direct, l’arbre, l’eau et la montagne également !  他の季節に比べても、秋は、木も、水も、山もきれいでしょう!その漢字にも季節感があります、、、

Tout est bien plus beau avec cette lumière d’Automne.  やわらかな秋の日はすべてが美しく目に映ります。Et cela va même jusqu’au caractère japonais Automne « 秋 »… その美しさは秋のエレガントな漢字にも表されていますよね。

Tout cela pour vous présenter le thème de la première de l’atelier Nishiki-market demain, une série spéciale de calligraphies d’Automne ! A vos pinceaux, prêts, partez ! 前の話でもとりあげました 明日の最初の錦マーケット・アトリエのテーマとして秋を書くことにしました。是非書きに来てね!

Calligraphie festive / フェステイブ書道

Ce samedi 13 Octobre, c’est la première de l’atelier Nishiki Market ! Une date historique à ne pas manquer ! 今週の土曜日は錦マーケットにあるアトリエで書道塾をする最初の日です。特別な日でぜひ来てください。

Vous connaissez le marché Nishiki de Kyoto, n’est-ce pas ? C’est la « cuisine de Kyoto », une arcade marchande très animée en centre ville, à 5 mn à pied du métro Shijo. Elle consiste  en une longue enfilade de magasin pour la plupart remplis de nourriture d’aspect fort étrange pour les non-initiés à la nourriture japonaise… 京都の 錦マーケットをご存知ですか?京都のキチンと呼ばれていて、地下鉄の四条烏丸駅の近くで、とてもにぎやかな商店街です。日本料理に慣れていない外国人にとってはみなれない(かわった)食べ物に出合えます。

La salle se trouve au deuxième étage d’une boutique de porcelaine, Sho-no-Kura (boutique 47 sur le plan ici), au niveau de la rue Sakaimachi. L’atmosphère de la salle est très différente de celle de Teramachi, c’est plus spacieux et un peu plus lumineux… un environnement propice à de la calligraphie festive me suis-je dit quand j’ai visité la salle la première fois ! 書道教室は、二階にあるので分かりにくいですが、その一階は昌の蔵というヤキモノ店です。アトリエ・寺町の書道塾と違う雰囲気です。初めて見に行ったときに、広くて明るくて、フェステイブ書道のためとてもいい環境だと思いました。

Mais vous me direz : qu’est-ce donc que la calligraphie festive ???

ところで、フェステイブ書道って何をするのかわかりますか?

Bonne question !  Le mieux est de venir en personne le découvrir, qu’en pensez-vous ?

大事な質問ですが、説明は、、、(いろいろ考えているところなので)難しいですから、来てのお楽しみ。ぜひ見に来てください!

Gâteau au chocolat / ガト・オ・ショコラ

Si vous voulez mon avis, dans la vie, il n’est pas seulement question de bien écrire, il est aussi question de bien manger ! 人生を楽しむということ。 それは、書道を楽しむこと。それから 美食!

Voici la recette d’un gâteau au chocolat très réussi :

簡単にできる美味しい美味しいガト・オ・ショコラのレシピをどーぞ:

Ingrédients – 材料

  • chocolat チョコレ-ト (80 g)
  • sucre 砂糖 (100 g)
  • oeufs 卵 (3個)
  • beurre バーター (100 g)
  • farine 小麦粉 (40 g)
  • des personnes dynamiques qui travaillent pour la ville de Kyoto et qui organisent des échanges culturels internationaux  国際文化市民交流促進サポート事業係の元気な人(2 pers. 2人)
  • une française un peu bizarre qui fait de la calligraphie et connait une recette de gâteau au chocolat かわっている書道家のフランス人(1 pers. 一人)
  • des gens très sympa qui viennent pour apprendre comment faire un gâteau au chocolat et puis pour le manger aussi ! ケーキを作りたい、食べたいフレンドリーな人達(10 pers. 10人)
  • un café sympa qui vient d’ouvrir à Kyoto et qui est tenu par une association entre des habitants de Kyoto et des gens du Nord-Est du Japon qui sont venus se réfugier à Kyoto après le tremblement de terre, le tsunami et/ou à cause des problèmes de la centrale nucléaire de Fukushima. 東北太平洋沖地震や大津波、原発事故から避難して京都に住むことになった方々や京都の方が、みんな一緒に働く明るくて雰囲気の良い喫茶店

Une fois tous les ingrédients mélangés, faire cuire (le gâteau uniquement) à 180° pendant à peu près 20 mn et consommer sans plus attendre avec un bon café.

材料を合わせて、よく混ぜます。 180℃オーブンで20分程度様子を見ながら焼きます(ケーキだけ)。 冷めないうちに美味しいコーヒーといっしょにボネペティ!

Ichi-go ichi-e / 一 期一会

Ichi-go ichi-e « 一期一会 » est une expression que l’on doit à un très grand maître de cérémonie du thé, Sen no Rikyu. Cela veut dire littéralement « Une occasion, une rencontre », une expression qui rappelle à chacun que la vie est une succession de moments uniques et qu’il faut les vivre pleinement. Quand on rencontre les gens pour boire le thé, il convient d’avoir l’état d’esprit comme si c’était la première et dernière fois que l’occasion se présentait… c‘est donc une sorte de « Carpe Diem » à la japonaise !  

Ichigo – ichie ne s’applique pas seulement à la cérémonie du thé. Déjà car l’influence sur la culture japonaise de Sen no Rikyu a été gigantesque ; ensuite, autour du monde du « thé », il y a celui de l’architecture avec la conception de la maison de thé et de son jardin. Il y a aussi l’art floral et la calligraphie avec la décoration du tokonoma. Tous ces mondes là ont reçu également la touche de ce personnage exceptionnel.

Dans cette ambiance si propice à la méditation que l’atelier Teramachi, une séance « Ichigo – ichie » s’imposait donc un jour ou l’autre ! Par un beau premier Samedi d’Octobre…

Malheureusement et à la fois heureusement, les caractères d’origine chinoise qui sont utilisés dans la langue japonaise ont subi de nombreuses modifications et réformes visant à les simplifier. C’est plus pratique mais… le kanji réformé d’une rencontre  » 会  » est devenu bien moins élégant que son ancienne version.

Au delà de la forme simplifiée, les kanji ont subi une autre transformation assez radicale. Ils ont du se plier aux normes des caractères faciles à imprimer, c’est à dire des caractères qu’on peut mettre dans des petites cases toutes identiques et toutes carrées. A l’origine, leur forme était bien plus libre et bien plus belle !

Et c’est là que vient tout l’avantage d’un pinceau face au clavier d’ordinateur. Il rend à l’être humain le pouvoir de choisir librement la forme des caractères qu’il écrit et… c’est bien plus joli comme ça, vous ne trouvez pas ?

Brush to the people ! comme dirait mon amie Chikako…